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14 janvier 2011

Jupons nippons

Expo de mode japonaise au Barbican... cela s'annonçait un peu barbant de la barbichette. J'ai traîné les pieds pour y aller, mais même en les regardant, j'y ai vu de fort jolies choses.

 

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Du coup, j'ai un peu relevé la tête et j'ai essayé de comprendre ce qui pouvait amener à payer pour voir des fringues sans même l'excuse de penser à les acheter - *profond soupir palpatinien*.

Pour la troisième fois de ma vie, je flash sur un manteau, long, avec un pan de tissu du dos rabattu vers l'avant de sorte que les bras en sortent comme de dessous un poncho non ramolli et que le haut du menteau ressemble à paletot, qui ne donnerait même pas l'impression d'avoir pris feu sur quelqu'un de grand (souvenir d'essai malheureux su paletot marionien). Des deux autres manteaux which made me go mental, l'un a été aperçu dans la vitrine d'un grand couturier à Florence, un haut type veste d'officier, qui tenait pour le bas de la robe avec faux-cul ; l'autre, sans commune mesure, certes, a été acheté chez KanaBeach et c'est celui que je porte à présent.

Mais un manteau, cela ne me dit pas grand-chose sur le pourquoi de notre présence ici. La première salle est censée ouvrir un dialogue Occident/Japon mais comme on ne peut guère me désigner qu'un carton rouge pour mon ignorance du pays du soleil levant, je n'y comprends pas grand-chose. Une robe cinglée de toutes parts m'amuse et le rectangle boursouflé sur le kimono des geishas prend ici l'allure d'un parachute prêt à être déplié. Déjà, Palpatine me corrige : si la protubérance est dans le dos, c'est qu'il s'agit de filles de bonne famille ; les geishas, elles, l'ont devant, afin que cela soit plus commode à dénouer. Bon, j'essaye quoi. Il y a des trucs totalement informes pré-mangés par les mites mais ce sont quelques pièces plus coupées qui me font penser à une remarque de Bergson sur la mode : toutes les modes sont en soi risibles, de part la rigidité que les vêtements imposent à la souplesse du corps. Ce n'est qu'une fois la mode et l'émoussement de l'habitude passés que nous prenons conscience de l'arbitraire des formes des habits. L'exemple qu'il donnait, je crois me souvenir, était celui du chapeau haut-de-forme qui risquerait aujourd'hui de passer pour un déguisement. C'est à cet exemple temporel (les modes qui se succèdent dans le temps) que vient se raccrocher le décalage géo-culturel mis en exergue par l'exposition. Je tiens une piste. La robe au col déroulé sur la moitié du visage n'en fait manifestement pas partie, mais la traîne minuscule qui la termine comme un pied de fantôme qu'on aurait débarassé de son boulet m'amuse. On a les amusements qu'on peut. 

Je joue aussi à prendre des photos -interdites, mais le vigile joue avec son téléphone portable. Je prends les grands pendrions de mousseline blanche pour cadrer une robe de molleton brut qui donne envie de se rouler dans la neige avec.  Des ombres, des bouts de mannequins, des pans de tissu : en les mettant en scène, je commence à comprendre - que certaines pièces exposées sont à appréhender comme une réflexion (sur le corps, sur nos  habitudes...), comme une oeuvre, indépendamment presque de l'art-isanat du couturier. Du tissu rouge coupé à la hâte mais d'un seul tenant englue un groupe de mannequins, habillés et fait prisonniers par cette grande bande rouge accrochée au plafond. C'est de la mise en scène ; une installation, faudrait-il dire.

On tourne autour des modèles, je tourne autour du pot-aux-roses, je le sens. Des mises en scène de modèles qui interrogent notre rapport au corps dans nos habitudes, oui... mais des modèles qui ne sont pas toujours fait pour être portés et qui ont parfois besoin d'être regardés sous toutes les coutures pour retrouver un peu de mouvement. Et voilà ce qui manque : le mouvement.


Certes, parfois la pose du mannequin est si expressive qu'elle ne semble pas une posture figée mais un geste suspendu, comme ces mains sur les hanches qui gardent encore l'autorité qu'elles auraient eu à la taille mais font tomber les gros manchons des poignets avec infiniment plus d'élégance (en plus cela doit tenir chaud ; je veux !).


Certes, certains vêtements - et ce sont finalement ceux qui me plaisent indépendamment du contexte de l'expo qui m'oblige à les resituer dans une démarche- suscitent à eux seuls le mouvement (pas sûr qu'ils acceptent le mouvement du corps, d'ailleurs, et soient vraiment mettables). Mais la plus grande partie ne fait que défiler sous nos yeux sans prendre d'ampleur, sans prendre vie et les vidéos projetées me semblent affreusement longues (impossible de feinter Palpatine et de lui faire sauter un bout) jusqu'au moment où les défilés se font spectacles, avec des ballons de couleur qui volent au-dessus des mannequins devenus Sims. Ces auréoles globuleuses me plaisent beaucoup et encore plus les danseurs qui s'en mêlent et font déchoir les mannequins en coupant les fils. Puis des danseurs ajoutés aux mannequins, on passe aux danseurs habillés par le couturier et là, oui, là cela fait sens pour moi, aussi bizarres et dérangeants les gros volumes en mousse de Kawakubo soient-ils, qui rendent les corps difformes, aussi dubitative que puisse me laisser Cunningham.

Je sors finalement de l'expo avec une toute petite liste :
- le manteau oxymorique (le long paletot) ;
- la veste-tailleurs à poignets-manchons ;
- une sorte de veste d'officier bleu marine en mousseline ;
- la robe qu'on n'a même pas besoin de faire tourner pour qu'elle soit virevoltante.
Je ne me roule même pas par terre pour obtenir en plus la robe qui donne envie de se rouler dans la neige et comme j'ai passé l'âge des caprices, j'écarte également la robe avec un col-collerette fait de poupées de chiffon. C'est très zen, non ?

12 janvier 2011

On se le reflet, ce voyage ?

[Question purement rhétorique, les billets pour le premier week-end de février sont déjà sur mon bureau.]

 



Fortnum and Mason drive me crazy.



Théâtre d'ombres devant le théâtre national.



Les promenades nocturnes, ça me branche.

 

Lumières Tamisées.


Autre effet in/out, au Barbican cette fois-ci.

 


Un ours et un canard qui aurait pu avoir trois pattes cassées au self du Barbican s'il fallait en juger par mon enthousiasme pour la découverte du bubble and squeak (pomme de terre et chou- atténué par divers ingrédients qui nous l'ont d'abord fait prendre pour de l'asperge puis du poireau, pour vous dire) mais surtout du flapjack, qui renforce mon union avec la patrie de Jack, en quelque sorte un bol de flocons d'avoine rendu transportable par du sirop de sucre roux. C'est exactement ce qu'il me faudrait  pour tenir avant les spectacles.

11 janvier 2011

Londres, la belle défaite

Première et dernière fois : une heure de froid pour dix minutes de feu d'artifice. Cela a commencé par un bouquet et a continué jusqu'à ce qu'il soit fâné, après l'avoir maintes fois soupçonné de façon anticipée et avant qu'on ait pu bien le nommer. Un regret : de ne pas avoir été assez proche pour sentir les détonations résonner à l'intérieur du corps. Presque plus émue par les fusées privées tirées du bateau amarré tout près.

 

La Belle des fêtes, défaite comme les cheveux au lever du lit, comme les cheveux déployés d'une étoile filante lors d'une promenade nocturne.



Chez Fortnum and Mason, parmi les pommes, les oranges, les pamplemousses et les ananas, des oranges piquées de clous de girofle comme une espèce à part entière.


 

Des lumières in-cab-ables de capoter.

 

Déchets dorés pour le premier jour de l'année.

08 janvier 2011

je vous signalerai

 

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: une énumération du feu de dieu. Qui ne coche ainsi s'attirera les foudres divines :

 

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