06 novembre 2005
Quelques grammes de douceur dans un monde de brutes
Pendant les vacances, expo
à Paris. Prévoyantes, on se secoue les puces pour prendre le train de 8h25 à 8 h30 en réalité. En trois arrêts la bande est reconstituée. Babillage de rigueur. Paris… la ville de toutes les sorties.
Nous
arrivons au Grand Palais une heure avant son ouverture. Petite danse de Lucie surexcitée. Il se met à pleuvoir… Nous nous réfugions sous l’auvent, assises sur les marches. On gêne... qu’importe, nous nous mettons dans la file d’attente déserte. Rien n’entame notre bonne humeur :
ni l‘odeur nauséabonde du pompage d’égout, ni la pluie.
Et même, encore une bonne occasion de rigoler : imaginez nous à sept sous un parapluie une personne. Temps_ passe_passe. Vingt minutes avant l’ouverture, les visiteurs commencent à affluer. Nous sommes les seuls jeunes, si l’on omet deux enfants à la mine réjouie, traînés par leurs parents.
Attente. .. Ah, c’est l’heure. Problème avec le portique de sécurité… léger retard. Et le spectacle commence. Dans la file de gauche (munis de billets, nous sommes prévoyants- moi, je vais à une expo comme chez mon avocat- ponctuel, oui !) on s’impatiente. On râle. Un poignet est brandit. Pas un poing, nous sommes des gens civilisés, CULTIVES, nous allons voir de l’art. Pas n’importe qui. Un doigt vient tapoter sur le cadran de la montre. Dix minutes de retard. Grognements. Bah oui. Si, si. Très patient, un sourire accroché aux lèvres, le vigile de sécurité s’excuse et explique la raison de ce léger retard. Ils n’ont jamais été en retard que de dix minutes ! Eh non, excusez-moi, j’avais oublié que vous étiez parfaits. Monde. Retard. On a payé nous ! Parce qu’on ne va pas prendre de ticket à votre avis ? Pf… et que je te brandis mon billet… ils ont payés. Vite, il faut qu’ils soient privilégiés (entre nous, il doit y avoir 80c de différence… pas de quoi en faire un plat) La file s’avance et commence à rentrer. Ah ! … ah…. Agr… pourquoi ils nous passentdevant ? Carte Sésame, monsieur. C’est un coupe file pour toutes les expos du Grand Palais. Mais on a payé ! Nous, on se regarde médusées. Si ça les gêne tant que ça, ils ne sont pas obligés de venir – ils peuvent aussi aller promener leur chien dans un coin désertique après avoir lu le journal- qui, lui, est arrivé tôt !- On est là depuis longtemps ! Ah bon ? Nous sommes là depuis plus d’une heure et, c’est marrant, mais on ne vous avait pas aperçu ! Au devant du mécontentement général, on garde le sourire et on s’étonne sur la réaction de cette gente cultivée, qui serait prêt à laisser leur surmoi dévoré par leurs pulsions sauvages du ça.
Le monsieur à côté de nous – file des sans papiers- discute un peu. Il vient pour son seul plaisir, seul avec une vieille casquette pour se protéger de la pluie. Une exception de la file de gauche : un monsieur discret et aimable. La pluie et le retard, c’est pour nous mettre dans l’ambiance mélancolique. La prochaine fois, ce sera une exposition sur l’ennui, il y aura au moins quatre heures d’attente. Sourire de connivence.
La file de gauche défile ou plutôt se presse. On se croirait à la cantine ! Il y a ceux qui poussent –gauche-, ceux qui sont résignés ou patients –droite- et les prépas prioritaires –cartes sésames. Notre bonne humeur finit par convaincre le vigile qui n’a pas décroché son sourire malgré les explications réitérées aux râleurs qui doublent leur défaut d’un handicap auditif. Il n’est pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Bref, le vigile interrompt le flot de munitions de billet pour nous faire passer. Mais on a payés ! O, une honte ! Qui a dit que les amateurs d’art sont cultivés, fins et polis ? Que les jeunes ne s’intéressent qu’à leur console et sont irrespectueux ? Quelques grammes de finesse dans un monde de brute, que diantre !
Mais le fin du fin de la dégustation, c’est de les retrouver à l’intérieur.
Le monsieur qui vient pour son plaisir y prend manifestement... plaisir, il s’y fait discret mais bienheureux.
D’autres en revanche paradent devant les œuvres. A défaut d’en être les auteurs, ils s’en font glossateurs. La culture, c’est comme la confiture… moins on en a, plus on l’étale.
Et puis, nous.18:45 Publié dans La souris-verte orange | Lien permanent | Commentaires (0)
29 octobre 2005
Rapidement
J'écris d'une médiathèque. Juste pour vous dire que mon ordinateur est à plat mais que dès la rentrée je mettrai en ligne l'article que j'ai rédigé sur l'exposition Mélancolie au Grand Palais. Voilà, en bonnes vacances à tous.
17:51 Publié dans La souris-verte orange | Lien permanent | Commentaires (2)
23 octobre 2005
Flash info éclair
Pas trop d'inspiration en ce moment, mais j'ai tout de même enfin rédigé la page d'"à propos" (sous l'avatar, dans la colonne de gauche)... J'ai fait pleins de dessins souris ces derniers jours, mais vu que j'ai planté l'ordi en beauté, je n'ai pas accès au scan. Bouleutitde en force (pour plus d'explication sur cette notion, consulter le blog du teckel).
01:25 Publié dans La souris-verte orange | Lien permanent | Commentaires (1)
18 octobre 2005
Big Brother vous regarde !
Nous avons le privilège de vous annoncer la naissance de Big Brother ! Il a souhaité garder l’anonymat, aussi ne le trouverez vous que sous le nom de... Google Earth. Comment ça vous n’êtes pas allé y faire un petit tour ? C’est marrant, on fait tourner la terre comme un ballon de basket, d’un coup de souris. On zoom in and out ... Cherche la rue de sa maison... (et que je te mets un doigt sale sur l’écran). Après on va faire un petit tour du côté de Manhattan avec les gratte-ciels matérialisés en 3D... Grandiose. Que va-t-on pouvoir faire de ce jouet tout beau tout neuf et très amusant ? Montrer un itinéraire à un copain ! Voir s’il y a des embouteillages sur mon chemin ! Mais deux secondes ... faites arrêt sur image. Si je peux voir le trafic, je peux aussi observer quelle voiture est garée à tel endroit et donc épier et filer n’importe qui. S’est-on réellement éloigné de 1984 ?
22:29 Publié dans La souris-verte orange | Lien permanent | Commentaires (0)