18 décembre 2016
Second Story Sunlight
J'aurais pu rester un temps infini devant Second Story Sunlight, à baigner dans sa lumière…
Solitude, mystère, nostalgie. Et un bingo Hopper pour l'exposition présentée à Rome, un ! J'aurais mauvais jeu de critiquer une exposition fort bien ficelée, avec un audioguide bien calibré et une scénographie agréable de savoir se faire oublier, mais c'est plus fort que moi : la solitude est une telle tarte à la crème hopperienne que j'ai envie de dessiner des petits bâtons à chaque occurrence de l'audioguide ou des cartels. On prend parfois un peu de distance avec les cadrages cinématographiques, mais la tentation est trop forte de chercher à savoir ce qu'il y a derrière et on revient buter dessus : la solitude, le mystère des silhouettes isolées. Il ne vient manifestement pas à l'idée de grand monde que le mystère ne tient pas ce qu'il y a derrière (derrière les angles morts, derrière les corps barrés de peinture) mais devant (devant nous) : ce qui est, et qui n'est rien d'autre.
Plus ça va, plus je suis persuadée que la peinture de Hopper est contingence pure. On n'y voit même pas quelqu'un : une silhouette ; même pas une silhouette : un bâtiment ; même pas un bâtiment : un pan de mur ; même pas un pan de mur : un pan de mur éclairé.
"an attempt to paint sunlight as white with almost no yellow pigment in the white."
Pas le soleil, juste la lumière. Juste ce qui rend visible ce qui est, et ce miracle : qu'il y ait quelque chose. Et nous, qui tentons de nous y insérer, de nous y mouvoir (trouver sa place). D'où les cadrages, la mise en scène : on tourne autour et on est déjà dedans.
OK, la photo souvenir a un petit côté Disneyland, mais c'est ludique et intelligemment fait. Cœur surtout sur la personne qui a eu l'idée de disposer trois tables lumineuses à la sortie, sur lesquelles décalquer une œuvre ; j'ai rapporté chez moi une maison mal crayonnée, mais qui m'a beaucoup amusée. Non, vraiment, sans la climatisation, cela aurait été parfait. Cette exposition valait bien un rhume, sans doute.
*
Maybe I am not very human - what I wanted to do was to paint sunlight on the side of a house.
Ce qui est. La lumière. C'est énorme et c'est tout con. Toute la beauté du truc. Toute la difficulté aussi, parce qu'on a du mal à s'y arrêter. La contingence appelle la genèse ; on a envie de faire parler ce matériau brut, de l'animer, le prolonger (d'où le fort appel narratif de cette peinture). On a beaucoup de mal à se retenir d'y projeter des pensées et des sentiments qui n'y sont pas - pas sous un prisme psychologisant, en tous cas, pas comme ça, même s'ils infusent toute la peinture, la font manifestation d'une intériorité. De voir cette exposition avec Palpatine, je me suis dit que les tableaux de Hopper sont probablement la meilleure illustration-transcription de ce en quoi son profil INTP* peut être difficile à saisir : aussi lisse et intense qu'un mur ensoleillé. Maybe not very human.
* Profil MBTI, nouvelle marotte de Palpatine. J'y reviendrai.
12:39 Publié dans Souris de médiathèque, Souris des villes, souris des champs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rome, voyage, hopper, exposition, peinture
29 novembre 2016
Toc, toc
Lou Sarabadzic a commencé à exister un jour dans le journal de Guillaume Vissac. Une phrase, un extrait, je ne sais plus, m'a fait dire : ah tiens. En lien, son blog, où elle écrit des choses très simples et très fortes en lien avec son père. J'ai retwitté presque tous les posts. La groupie s'est fait remarquer et je me suis enferrée dans le vouvoiement - parce que je ne sais pas vous, mais moi je dis vous à un auteur. J'étais entre-temps tombée sur un article présentant le thème de son roman.
Mon ah a changé de tonalité. Parce que voyez-vous, cela fait plusieurs mois que j'ai un mal fou à quitter mon studio sans tout recompter. Je pourrais dire "vérifier", mais ce ne serait pas juste. Ça l'a été au tout début, après avoir découvert que Palpatine avait laissé un mince filet couler toute la journée dans la baignoire. Maintenant, je ne vérifie plus tellement. D'abord parce qu'à vérifier si le robinet est bien fermé ou la plaque de cuisson bien éteinte, je risque de le rouvrir, de la rallumer. C'est le drame du scientifique, le drame kantien du noumène qu'on ne connaîtra jamais, notre présence risquant d'affecter l'expérience qu'il faut pourtant être là pour constater. Vérifier n'assure d'aucune vérité. Du coup, je ne vérifie plus : je compte. Je compte les vérifications. Comme il y en a plusieurs, ça se recompte. Ça se psalmodie. La vérification rationnelle s'est muée en incantation conjuratoire.
L’électroménager se compte par trois (micro-ondes, four, plaque de cuisson), l'appartement par quatre (magie de la névrose, le studio se trouve pourvu de quatre pièces : pièce à vivre-dormir, cuisine, salle de bain, entrée - sauf le soir, quand je vais me coucher, ça se compte par trois parce que je suis dans la quatrième pièce) et le compteur d'eau par cinq (alors qu'il est tout seul, oui). Mais en fait, tout se compte par huit, parce que chaque ensemble de vérification doit être répétée huit fois très vite, avec césure à l'hémistiche et l'intonation qui redescend (important l'intonation : si elle ne redescend pas à la bonne occurrence, il faut repartir pour un tour).
(Ça doit, il faut. L'impératif hypothétique a disparu dans la forme impersonnelle.)
Huit fois très vite, parce que je suis limite en retard pour aller bosser (décaler régulièrement le réveil dans le sens des aiguilles de la montre n'aide pas), parce que j'ai très envie d'aller dormir, et parce qu'avec un peu de chance, surtout, je prendrai l'irrationalité de vitesse ; le doute, l'angoisse n'aura pas le temps de faire sa réapparition, j'aurai déjà fermé la porte. Une fois la porte fermée (et secouée pour être sûre qu'elle est bien fermée), le doute est enfermé, je n'y pense plus, pas une seule fois, pas même une micro-seconde, au cours de la journée. C'est très circonscrit. C'est reposant. Sauf quand il faut partir en voyage et vérifier pour plusieurs jours à la fois, sans savoir si à mon retour, je trouverai une fuite d'eau, des mites dans mon placard, ou le robinet d'arrivée d'eau coincée (mais la dernière fois, en rentrant de Londres, il ne s'était rien passé ; c'est encourageant).
Après une mini-crise d'angoisse pré-départ, je me suis dit que voir un psy ne serait peut-être pas une mauvaise idée. J'ai lu un peu sur les différentes thérapies ; j'ai googlé quelques médecins ad hoc au pifomètre ; j'en ai trouvé un près du bureau (pas chiant) qui tient un blog (volonté d'expliquer*) et a travaillé avec des danseuses (il y a des traits de caractère récurrents) ; je n'y suis pas allée. Pas légitime et puis tiens, ça va déjà mieux. C'est vrai, ça varie selon le moral. Je réussis à endiguer le truc. D'ailleurs, j'ai factorisé la vérification des robinets en écoutant l'arrivée d'eau. Cela évitera des bousiller les joints en les serrant trop fort. Le seul hic, c'est qu'autant vérifier qu'une chose est (ceci, cela ou juste là), c'est facile ; autant vérifier qu'une chose n'est pas ou n'est plus, ça l'est moins. Le petit bruit que j'entends, là, qui vient de chez les voisins, ce ne serait pas un robinet mal fermé chez moi ? S'il le faut vraiment**, j'ouvre le rabat : les chiffres ne bougent pas ; les chiffres ne mentent pas. Même si. Ils ne veulent rien dire. Un deux trois quatre, un deux trois quatre / un deux trois quatre, un deux trois quatre. Dans son roman, Lou Sarabadzic les écrit en toutes lettres, les chiffres : parce qu'ils se disent ; il faut le temps de les prononcer, pas comme des chiffres arabes qu'on lit en diagonale.
J'endigue, c'est vrai, je vais bien. Les mécanismes psychologiques sont longs à décrire, mais les comptes matinaux ne prennent que quelques minutes. Cela semble une éternité pour Palpatine qui attend à l'ascenseur en levant les yeux au ciel, mais ce n'est rien comparé à l'ampleur que cela a pris pour Lou-narratrice. J'ai lu, effarée, en comprenant sans comprendre les vérifications incessantes en journée, les aliments qu'il faut manger cru dès fois que la maison prendrait feu en tentant de les cuire, le feu qui pourrait partir dans la poubelle, les images de bébé mort-né sous le bureau, responsabilité avortée, et la crise de panique rouge rouge rouge qui serait de la folie si l'on y était extérieur. Mais on n'y est pas extérieur. Par ses litanies, Lou Sarabadzic nous incorpore dans sa psyché, délicatement, comme des blancs en neige. Les répétitions rassurent : peu à peu, on se repère et même, on entrevoit, on saisit une logique, la logique de l'irrationnel. Celle où les répétitions qui rassurent augmentent l'angoisse qu'elles créent. Où les hypothèses catastrophiques ont des coefficients de probabilités improbables. Lou fait ça très bien, dans une langue claire, très claire, limpide même, même au sein de la confusion la plus totale. Elle expose (comme elle s'expose, elle) la logique de cette irrationalité, qui n'est pas de la folie mais une rationalité dévoyée, hégémonique, qui immisce ses articulations logiques là où il ne devrait rien y avoir, pas de si donc il faut je dois.
Alors, non, le comptage des lumières éteintes et des robinets fermés n'est pas rationnel, merci, je suis au courant. Mais en fait, si, il est rationnel, beaucoup trop rationnel ; c'est même de là qu'il tire son irrationalité : de vouloir que tout soit rationnel. Parce que le rationnel est contrôlable. Folie que de vouloir tout contrôler. Là, oui. Folie.
L'histoire de Lou m'a fait l'effet d'une douche froide. Je vérifie en dilettante, depuis. C'est la partie immergée de l'iceberg, j'en suis consciente. Manifeste, facile à identifier… ce n'est pas le problème. Le problème, c'est psychokhâgneuse, que je croyais morte et enterrée parce qu'elle n'avait plus l'occasion de peaufiner son perfectionnisme négatif dans le travail. Que dalle. Elle a profité d'un oubli de Palpatine pour se trouver un nouveau terrain de jeu. Vérifier que tout est bien éteint et fermé, c'est cool, ça. Plus rien à peaufiner, plus d'à côté avantageux, c'est gratuit - de l'angoisse esthétique, messieurs dames.
Dans son roman, Lou Sarabadzic commence par la fin, par le soulagement d'être guérie. Enfin le début de la fin, parce que la fin a lieu à Douze et l'on commence à Dix. Les chapitres sont numérotés (forcément, il faut compter) et dédoublés (forcément, il faut recompter) : Cinq, two, deux, five. Il ne faut pas trop chercher. C'est organisé pour nous perdre juste ce qu'il faut, pour faire naître le sens là où on commence à le perdre. Ça alterne : le quotidien, le passé, les crises légères se racontent en parallèle de LA crise et du processus de guérison. Manière de montrer la rationalité opérant au sein même de l'irrationalité, et partant, la continuité du sujet : certes, Lou guérie n'est plus la Lou paniquée, mais elle reste Lou ; l'autre n'est pas disparue, elle a appris à vivre avec.
Continuité. La khâgne a été un catalyseur, mais psychokhâgneuse existait avant la khâgne, avant l'hypokhâgne. A six-sept ans, il fallait que les deux pattes de mon nounours soient exactement à la même hauteur pour que je puisse m'endormir sans que l'univers soit réduit en cendre par le soleil-supernova - à la même hauteur, la main à niveau à bulles. Une fois, j'ai piqué une crise de nerfs parce que je me suis aperçue, une fois le collier de perles fini, qu'il manquait une perle bleue au milieu - quatre bleues, une jeune, une bleue, une jaune, quatre bleues (tu m'étonnes que j'ai explosé le test d'entrée au master informatique, les perles perfectionnistes, ça te rend capable de compléter n'importe quelle suite logique). Trois bleues, c'était intolérable. J'ai piqué une crise, je me suis fait engueulée et le lendemain matin, ma super-maman avait refait entièrement le collier. Avec trois perles bleues sur tout le collier. Je l'ai remerciée avec un gros bisous, j'ai attrapé le fil, enlevé toutes les perles et recommencé le collier avec quatre perles bleues. Il devait falloir beaucoup de self-control à ma mère pour ne pas me mettre des claques. Ce caractère de cochon m'avait abonnée aux 20/20, c'était déjà ça.
Les litanies ont toujours été là (demi-pointes, pointes, collants, justaucorps). La pensée magique aussi : "Si je réussis deux tours, je serai prise à l'audition". Deux tours parfaits, moral boosté ; deux tours ratés : on efface, ça ne compte pas, je ne suis pas superstitieuse, moi. Cela ne coûte pas grand-chose de recommencer - un magazine froissé de temps en temps, parce que la tête qui tourne, à force. Encore aujourd'hui, j'attrape régulièrement un "bien, les tours" au cours de danse ; c'est déjà ça.
(Je me souviens de ma surprise en découvrant la pensée magique dans un film de Lelouche puis dans l'adaptation d'Un long dimanche de fiançailles : si j'arrive au phare avant que…, alors… Je n'étais donc pas la seule à pratiquer cette superstition à laquelle on ne croit pas, qui n'en est pas moins honteuse pour cela.)
Le perfectionnisme a toujours été là. C'est un trait de caractère. Que j'aime bien, c'est ça le pire. Et qui s'accuse avec l'âge. Ah non pardon, c'était ça le pire. Faudrait pas que ça empire. Alors j'essaye de faire plutôt que de faire bien, parce qu'à vouloir faire bien, je veux faire mieux et ne fais plus rien. Better done than better. Chez nous, on dit : mieux vaut la laisser morveuse que de lui arracher le nez. Je vais le répéter à psychokhâgneuse : t'entends ça, morveuse ? Jusqu'à ce que morve s'ensuive.
Bien sûr qu'on a peur de mourir quand on n'a pas encore vécu.
J'ai retourné la phrase dans tous les sens, persuadée qu'elle n'était pas dans le bon, qu'elle inversait causalité et conséquence. Mais non, c'est bien ça. Soulignant à quel point il est absurde de ne pas vivre (pleinement) parce qu'on a peur de mourir et que donc (causalité erronée) il ne faut pas se louper, il faut que cela soit parfait *du premier coup*.
Ma bonne et unique résolution de la nouvelle année sera : s'entraîner à rater.
Comme il y a Noël avant, vous pouvez offrir, vous offrir ou vous faire offrir le roman de Lou : La Vie verticale, chez publie.net, moins de 6€ en version ePub.
* Je déteste quand quelqu'un fait à mon adresse usage d'un savoir que je n'ai pas et qu'il ne fait pas l'effort d'expliquer. Oui, vous, les médecins imaginaires…
** Parfois, je suis faible : au lieu de prendre sur moi pour ne pas vérifier, je débranche la prise. Là, voilà, c'est éteint.
23:08 Publié dans La souris-verte orange, Souris de médiathèque | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la vie verticale, lou sarabadzic, toc
20 novembre 2016
Dernières nouvelles du cosmos
The true mystery of the world is the visible, not the invisible.
Oscar Wilde
Soyons honnêtes : si Melendili et Kalliparéos ne m'avaient pas vendu Dernières nouvelles du cosmos, je ne serais jamais allée voir le documentaire de Julie Bertuccelli sur une poétesse autiste. Le premier quart d'heure, je me demande si j'ai bien fait de suivre leur conseil, mal à l'aise devant ce corps que la caméra filme de près : un corps manifestement encombrant pour sa propriétaire, maladroit, mal contrôlé, qui bave parfois et ne parle jamais, émettant seulement des hoquets de rire ou d'angoisse - un corps d'idiot du village.
Et la pensée fut, fuse sous la forme de lettres découpées en carrés et plastifiées, qu'Hélène pioche dans un casier et étale sur une feuille de papier blanche, comme un enfant ferait des gommettes. Les premières fois, douteux, on a l'impression d'assister à un exercice de cirque pour bête de foire prodige. Mais les questions se succèdent, et les réponses, quoique décalées, restent pertinentes. Les lettres sont mal alignées, hampe par-dessus tête, et les formulations non conventionnelles, mais le sens est là, indéniable. Émerveillement : l'idiot du village est en réalité un génie, qui a appris à lire seule et compose naturellement de la poésie, sans aucune faute d'orthographe. Cela a quelque chose de surnaturel.
Alors que l'on suit en parallèle la mise en scène d'un texte dHélène aka Babouillec (poésie et handicap, forcément, Avignon likes that), l'exercice de composition se répète encore et encore devant la caméra, sans rien apporter de neuf. Le documentaire en devient lassant. Mais c'est précisément là sa force : sans que l'on s'en rende compte, un renversement s'est opéré ; ce n'est plus le surgissement de la pensée qui intrigue (l'intelligence d'Hélène est manifeste), mais le corps qui tout à la fois l'empêche et la reconfigure*. Autrement dit : ce qu'on pensait avec naïveté (et un brin de condescendance, il faut bien le dire) un problème d'intelligence est un problème de communication, d'articulation d'un mot à l'autre et d'un corps à l'autre. Ce n'est plus la jeune poétesse autiste qui est en défaut, mais nous, désespérément normaux, qui ne parvenons pas à nous hisser à, à nous immiscer dans son système de pensée, sa perception du monde. Dans l'une des dernières scènes du documentaire, un mathématicien vient ainsi la consulter comme on consulte la Pythie, en espérant entrevoir quelque chose que nous ne sommes pas encore parvenus à concevoir - entrevue qui donne au documentaire son très joli titre. Poétique : que l'on devine sans comprendre. (Tout autre, métaphoriquement.)
* La mère d'Hélène, devenue une encyclopédie sur l'autisme, explique que l'articulation du langage et de la main vont de paire. Pour appréhender le monde à travers les mots, il faut avoir une capacité de préhension, pouvoir refermer le pouce et l'index pour saisir (le geste par lequel un plongeur signifierait que tout est OK)(j'avoue avoir pensé : voilà enfin qui justifiait de donner "la main" comme sujet de philo à Normale Sup').
Je crois que la patience de cette mère, son amour pour sa fille, est une des choses qui m'a le plus émue dans ce documentaire (d'où le père est totalement absent). Après des années sans progrès, elle a retiré sa fille de l'institut spécialisé où elle était placée, s'est ingénié à trouver des moyens d'entrer en contact avec elle (par le langage, mais aussi par le toucher, car la jeune femme refusait tout contact) et continue ses efforts pour donner un jour, elle l'espère, la parole à sa fille.
13:29 Publié dans Souris de médiathèque | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : documentaire, cinéma, dernières nouvelles du cosmos, julie bertuccelli
13 novembre 2016
Oh, Mademoiselle !
Avec Mademoiselle, Park Chan-Wook (le réalisateur de Stoker) nous entraîne joyeusement dans son sillage jusqu'à un point où, toute l'histoire semblant être remise en cause, on reprend depuis le début d'un autre point de vue, jusqu'à revenir au même point de butée, dépassé dans une troisième partie échevelée… Le storytelling est parfait, parfaitement jouissif.
Certes, on peut s'étonner de la naïveté excellemment feinte de la domestique entrée au service de Mademoiselle pour récupérer une partie de sa fortune dans un coup monté, et je me suis demandée pourquoi diable la corde pendue à l'arbre alors qu'elles fuyaient, mais il n'en reste pas moins que le premier renversement m'a prise par surprise. Et j'ai douté à nouveau ensuite, quoique dans une moindre mesure. Je n'en dirai pas plus au risque de vous gâcher le plaisir - réel, car tout est délicieux dans ce film virtuose : les plans (façon gothic novel très colorés), les actrices (Kim Min-Hee & Kim Tae-Ri) et les scènes de sexe (fort ludiques). Je me suis régalée*.
* Heureusement, parce que la salle du Majestic est de loin la plus pourrie où j'ai jamais mis les pieds, toute de guingois, avec des sièges de biais par rapport à l'écran, qui obligent à choisir entre sacrifier sa nuque ou son dos…
18:39 Publié dans Souris de médiathèque | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : film, cinéma, mademoiselle