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03 février 2008

Viv...a...c......i........t.............é

Vivent les paquets de buritos format familial.
Surtout quand la famille est monoparentale.

Vivent les mouches ! 
Surtout autour du buffet, lors de la répétition avec les chanteurs.
( dans Orphée aux enfers, soirée Offenbach, avec divers extraits, à Villepreux, le 9 février )

Vivent les DS.
Seulement si elles entendaient nos supplications.
Et que des abrutis ne déclenchaient pas trois fois l'alarme incendie histoire de nous faire jouer les prolongations jusqu'à 15h.

Vivent et meurent les week-ends qui commencent samedi à 15h et sont ornés de deux répétitions le dimanche.
Vivement mardi matin que je puisse dormir.

 

 

07 janvier 2008

Le retour de la mauvaise conscience

(the return of the native)

 

La mauvaise conscience. J’avais du la coincer dans les anneaux d’un classeur, celle-là. Du coup, en les rouvrant, elle m’a sauté à la figure, encore plus furax d’avoir été pincée. Le conditionnel passé qui dormait tranquillement dans ma grammaire a ressurgi. J’aurais du travailler. Il aurait fallu que je lise ma bibliographie de philosophie et il aurait été si beau d’avoir véritablement entamé la dissertation. On aurait pu s’avancer. Le futur est à présent bien trop proche, et cette satanée mauvaise conscience applaudit au feu d’artifice des khôlles annoncées.

C’est une sorte de toon miniature qui tient du démon pour ses méthodes et du petit ange qui secoue la tête d’un air affligé pour l’idéal qu’elle représente. Oui, oui, comme dans Tom et Jerry : une petite souris à droite, blanche et impassible, une petite souris à gauche, rouge et déchaînée. La mauvaise conscience, c’est du deux en un. Vous ne pouvez pas l’écarter d’un coup de patte pour mauvaises manières, parce que vous savez qu’elle vous dit ce qu’il est bon de faire, mais vous ne pouvez pas non plus lui sourire béatement et avancer dans le droit chemin, guidé par la lumière phosphorescente de son auréole, sans être agacé par le titillement de son trident infernal*.

            Le seul moyen de lui échapper, c’est de courir plus vite qu’elle dans la direction qu’elle vous indique. De l’épuiser par votre enthousiasme à faire ce que vous devez faire. La mauvaise conscience toonesque trébuche, halète, s’arrête, mange un bout de gruyère sur le pouce, et avec un peu de chance, se fait écraser par un rouleau compresseur égaré d’un dessin animé voisin. La paix (avec vous-même) pour un moment. Mais cet échappatoire est en réalité illusoire puisque pour lui échapper, vous courrez droit où elle vous poussait. On se fatigue assez vite. Et même si ce n’est pas le cas… il est bien connu que le toon est d’une résistance à toute épreuve : garanti 100% étanche, vous ne pouvez pas le noyer, il est compressible à loisir, résiste à tous les chocs, babille incessamment – et comble de la malchance, il dure encore plus longtemps que le lapin Duracell, puisqu’il fonctionne à l’énergie solaire (avec adaptateur lumière électrique ; vous n’avez la paix que lorsque vous dormez). Vous pouvez toujours jouer au freesbee avec son auréole, mais je doute que le procédé soit couronné de succès.  Heureusement que la mauvaise conscience toonesque a ses bons côtés, parce que le seul moyen de s’en débarrasser, c’est ou bien de lui donner raison ou bien d’atteindre la fin de l’épisode. Et mes amis, je ne suis pas pressée de voir « That’s all folks ! ». Quant à la bibliographie post-mortem… pfff, il n’y a rien de plus ennuyeux que le générique.

           

* Si Nietzsche avait séjourné dans la trempette à toon et qu’elle lui avait ramolli le cerveau, il vous aurait très certainement dit que, la mauvaise conscience étant le retournement contre soi des instincts de liberté lorsqu’ils ne peuvent pas s’exprimer, il n’est en rien surprenant que votre toon soit un emmerdeur fini. Il se tourne vers vous pour ne pas virer fou. Devenez schizo et soyons heureux d’être le créditeur se sacrifiant pour son débiteur. **

 

** (la note de la note, on ne vous l’avez pas fait celle-là, si ?) Il est bien entendu que je raconte n’importe quoi. En ce soir de rentrée, ma tête est un vaste mixeur qui mélange, écrabouille et dénature tout. Aucune prétention philosophique – de la prétention tout court.

05 janvier 2008

La puissance du légume

    Pas de panique, vous ne serez dans ce post aucunement lobotomisé quant à la nécessité de manger au moins 5 fruits/légumes par jour mais je vous recommande tout de même un jus de fruit le matin, une salade à la cantine, ça aide à atteindre le score. Bien qu’en ces jours de post-fêtes, cela ne nous ferait pas de mal. Parce que moins on en mange, plus on l’est – légume. Inversement proportionnel. Non que ma condition de légume évaporé sur le canapé ne me satisfasse. Simplement, je n’en avais pas conscience, et mon premier cours de danse de l’année, hier, m’a renvoyée à ma condition légumineuse. Le chou-fleur qui me sert de cerveau avait beau lancer des signaux à mes jambes, ça tenait moins du stimuli nerveux que de la bouteille à la mer *bande-son : SOS société, nous sommes lààà pour vous aider…*. Et pour parfaire le tout, mes ronds de jambe semblaient battre la mayonnaise.
    C’est le résultat de la raclette-tarte-tatin des vacances placées sous le signe du navet. Navet flasque pour ma pomme, et navet cinématographique dont il faudra que je vous parle prochainement. L’addition se paye, et croyez-moi, elle est sucrée !

26 décembre 2007

Faîtes de faim damnées

    Même si on n’en fait pas forcément un fromage, le réveillon, c’est tout un plat. Plusieurs plats pour être exact. Une multitude de petits même, qui se perdent dans les grands. Des amuse-gueules qui vont conduisent à faire la fine bouche par la suite. Les incontournables qu’à défaut de contourner on saute. La fausse grande cuisine sur laquelle il aurait fallu bûcher. Et comme si cela ne suffisait pas, la multiplication des repas. D’où expériences culinaires inattendues et stratégies défaillantes pour éviter un gavage attendu.


Le repas de Noël de la cantine : des mais mets gonflés aux OGM (Obstination à Gaver les Mots), sauce indigeste.

Le Repas de Noël de la cantine ne doit se louper sous aucun prétexte. C’est une expérience à part. Tout commence par la lecture du menu. Chapon aux marrons, soufflé de saumon, Saint-Jacques à la Bretonne, forêt-noire… plus c’est compliqué, plus cela doit susciter la méfiance. Méfiance sur la réalité que recouvrent ces choses : le chapon, c’est un poulet chapeauté d’un mot plus brillant, les Saint-Jacques sont des pétoncles, et la forêt-noire… non, la forêt-noire, c’est le gâteau à sur la cerise, c’est pour la fin (des haricots). Méfiance sur la comestibilité des mets ensuite, lorsque vient la découverte de ce que propose le self, outres les guirlandes enroulées autour des présentoirs (est-ce bien conforme aux normes d’hygiène tout ça ?). On abandonne les crevettes dans leur barquette de plastique (quand de vulgaires carottes râpées ont le droit à de la véritable vaisselle) pour tester les Saint-Jacques. Dessert : bûche glacée ? Coup d’œil entendu avec Melendili : on tente l’expérience de la forêt-noire. Hésitation sur le plat ; ce sera poulet, à cause des marrons. Et le traditionnel père Noël en chocolat.

Dès que les plateaux sont posés, nous procédons en bons scientifiques : on observe, on renifle, on tapote avec la fourchette, on teste la résistance avec le couteau, puis on goûte finalement une portion à la cuillère. Les pétoncles ne déçoivent que ceux qui leur ont préféré les crevettes peu fraîches. Le poulet est fidèle à lui-même, et les pommes dauphines (décadence, l’année dernière, c’étaient des pommes duchesses) relativement insipides sont rapidement neutralisées par les marrons - nous aussi : qui a dit qu’il n’y avait pas de dinde ? L’apothéose est dans le gâteau à la cerise chimique. Méfiance intense, qui nécessite toutes les précautions. L’exploration géologique commence. D’abords on teste les roches de surface : le petit tas blanc, là ? ah non, le couteau est formel, ce n’est pas de la meringue. Même matière que la crème blanche, genre chantilly fouettée avec de la crème fraîche avariée. [Avouez-le, je vous fais rêver.] La couche géologique de l’ère secondaire est une sorte de gâteau au chocolat (raisonnement par induction : la couche est marron) spongieux. A l’ère tertiaire, on redécouvre la crème, et au quaternaire, de nouveau du gâteau spongieux. Quand on relève le nez de son échantillon, on découvre avec délice que l’exploration des autres victimes du père Noël n’avance pas beaucoup plus. Ce qui nous a convaincu d’abandonner les festivités pour nous plonger dans les révisions de notre dernière épreuve de concours blanc.

 

Le vrai repas de réveillon : le bon jour, en famille, avec assez de restes pour nourrir son indigestion le reste de la semaine.

Les grands classiques : le foie gras, les huîtres, le saumon fumé ; et dans cet ordre, histoire ne pas gâcher le goût du foie gras. Que de toute façon, on ne sens plus vraiment, puisqu’on s’est empiffré tant de canapés pour éponger le champagne qu’on n’a déjà plus faim. La stratégie consiste alors à choisir UNE entrée et à résister bravement aux assauts de la maitresse de maison qui voit avec désespoir qu’elle va manger bon nombre de sandwich au saumon fumé dans les jours à venir, et que son mari s’est ouvert la main en vain en luttant opiniâtrement avec les huîtres.

Personne ne s’appesantit sur le plat, justement parce qu’il est pesant et généralement peu original (même si nous, on a eu du koulibiak, miaaaaam), mais c’est justement parce qu’il est peu original, donc traditionnel, qu’on n’y coupe pas. En  guise de consolation, vous vous contenterez d’écouter les blagues des adultes résignés qui disent garder de la place pour le faisan, n’avoir pas trop envie du poisson, et se demandent si le sanglier sera aussi bon que dans les années passées.

Idem pour le fromage, que vous pourriez à la rigueur manger seul. Mais le pain ne passera pas pour cause d’ingurgitation préalable de canapés, de toasts avec le foie gras, de pain de seigle avec les huîtres, de blinis avec le saumon fumé et de baguette avec le plat, lui-même enveloppé dans de la pâte feuilletée (principe de Noël : tout emballer, la nourriture, comme les cadeaux ou les éventuelles remarques traduisant votre déception face aux cadeaux en question, si, comme ma tante, vous n’êtes pas une grande actrice).

Enfin, la bûche, enfin pour être exact, tout gâteau en forme de bûche, la crème étant à proscrire en cette fin de faim. Cette forme comestible de la bûche est souvent comme son homologue de la cheminée : trop grosse et étouffante. Mieux vaut la prendre glacée, surtout si vous la mettez au réfrigérateur et qu’une pause dans la succession de la nourriture s’impose le temps qu’elle se ressaisisse au congélateur. Là-dessus, vous m’épargnerez les chocolats.

 

Le doublon : le repas avec l’autre partie de la famille et l’overdose par répétition

Celui-ci, vous n’y coupez pas, surtout si vous êtes dans une famille recomposée. Il est globalement du même gabarit que l’autre, et c’est justement là que réside le problème. Si la répétition n’est que réitération, vous procédez par élimination d’un ou plusieurs plat(s), si elle est une générale en costume… vous n'avez plus qu'à espérer que le costume ne se déchire pas avant la première. Pas forcément d’huîtres, mais inévitable comparaison du foie gras fait maison. La lourdeur du plat principal le dispute à celle du vrai réveillon ; si la réalité du repas se mesure à la consistance du plat, le vrai réveillon n’est que pâle figure face à sa copie. Sincèrement, quelle idée de tout mettre en croûte ? Le poisson en pâte feuilletée peut à la rigueur passer, mais avec le jambon en croûte, vous voyez tout de suite qu’il y a anguille sous roche. Et puisqu’on fait dans la légèreté, autant ne pas se priver et prendre une délicieuse bûche au chocolat – et pousser le comique jusqu’à s’en servir trois tranches. Puis une aiguillette à l’orange pour faire bonne mesure.

            Alors qu’au réveillon en titre, vous vous battiez pour avoir une petite part, non, plus petite encore, pas plus que ça, oui, là c’est mieux, plus petite encore si c’est possible, tout en tendant votre assiette avec un regard pitoyable d’agneau qu’on égorge ou de poisson frit (selon l’avancée du repas), lors de la réitération burlesque, vous tendez mécaniquement votre assiette, bien décidé à ne pas vous en laissez conter par ce luxe écœurant.