31 mai 2009
Une image peut en cacher une autre 2/4
Les galets du petit poucet
Première formule du jeu de cache-cache imagé : l’image cachée par une interprétation immédiate. Pour la repérer, il suffit de demander au tableau de présenter son meilleur profil, et là, la tête dans les nuages, vous pouvez commencez, comme Roger Caillois, à remplir vos poches oculaires (gaffe aux cernes) de galets humanoïdes que vous n’aurez même pas à peindre dans un atelier estival post-plage, parce que cela a déjà été fait pour vous. Pour vous, oui, puisque les organisateurs de l’exposition affirment qu’ils ont sélectionné les œuvres où l’ambiguïté était avérée. Mais comme on s’en doute, et comme j’en ai eu la confirmation en lisant leur interview dans des revues d’art, il n’y avait pas de sources explicites pour toutes les œuvres, et ils ont du fonctionner sur un principe de convergence des visions. Sauf que l’organisateur un peu ivre de son sujet voit double : au bout d’une salle le spectateur cherche des nez et des bouches partout, je ne vous raconte pas au bout de plusieurs mois le nombre d’hallucinations de profil. Ou comment prendre conscience de l’importance de l’accrochage des tableaux et de la force qu’a une idée directrice sur ce que vous cherchez à voir plus que vous ne voyez. Qui a vu verra, vu ? ou cru ? (si je vous saoule déjà, c’est cuit).
Pour s’y retrouver, on sème des rochers et on récolte des hallucinations collectives encouragées par des ronds blancs (typique de cette expo claire comme du blanc sur noir) entourant les endroits litigieux sur des repro placées sous les tableaux. Il est précisé au début de l’exposition que ces cercles sont des indices et n’épuisent pas l’œuvre. Juste rappel, mais un peu vain avec un tel accrochage de toiles, où, ce que l’on voit surtout, au final, c’est la tendance humaine à l’anthropomorphisation, qu’elle soit initiée par le peintre ou par le spectateur.
Paysage anthropomorphique, de Matthaüs Mevan
Une image peut en découvrir une autre
L’intérêt de ces figures cachées, et de savoir qu’elles y sont, c’est qu’elles forcent le spectateur à prendre le temps d’observer et de scruter la toile : les éléments clairement nommables redeviennent ce qu’ils ont toujours été, à savoir des formes qui ne se comprennent que les unes par rapport aux autres. A chercher sans trouver, on peut ainsi entrer dans la composition du tableau et prendre le temps de dégager sa structure afin de saisir son fonctionnement. Et le nombre des peintures d’inspiration religieuse au rez-de-chaussée (qui ne sont pas vraiment ma tasse de thé, même si j’ai du leur concéder quelque intérêt après avoir lu les Histoires de Peinture de Daniel Arasse) s’est expliqué à la lecture des revues d’art : ces formes cachées donnent le modèle de lecture des Ecritures, dont il faut être familier pour les pouvoir interpréter. Autant dire qu’en bonne laïque, je n’y étais pas, mais le procédé est ingénieux et l’on peut supputer l’efficacité qu’il devait avoir lors, dans la mesure où la force de l’exposition altère notre vision et la déforme presque sous le coup de ce que l’on cherche à nous faire voir. Jusqu’à la déformation.
Une image peut en occulter une autre
Le revers de la médaille (et quelque artiste-artisan a d’ailleurs exploité l’expression en y dédoublant l’endroit d’une double figure), c’est que la chasse du détail se fasse au détriment de la cohérence du tableau. Henri Met de Bles nous offre un remake de où est Charlie ? avant l’heure, à ceci près qu’à l’image de sa chouette signature, il faut avoir la vue perçante. Dans la série, il y a un tableau d’origine incertaine attribué au peintre – et Palpatine de souligner qu’il suffit de coller une chouette pour se faire passer pour l’artiste. Lorsque l’image cachée n’est pas une forme offrant une double lecture mais un élément non équivoque simplement dissimulé, le risque est que le tableau cache moins l’élément en question qu’il n’est occulté par lui. Une image peut en cacher une autre, mais il n’est pas certain que la première occurrence désigne forcément le tableau lui-même. A ce jeu-là, la dimension ludique du plaisir esthétique s’émancipe de l’art pour n’être plus que jeu. Même si l’on peut espérer que celui-ci séduise quelques réfractaires à celui-là et l’y convertisse. Ainsi d’un gamin au milieu de la troupe familiale qui demande qu’on l’attende, il n’a pas vu ce qu’il y avait « à voir ». Encore un petit effort pour éviter cette vision restrictive. Bon signe néanmoins quand on entend le commentaire de la mère « lui qui d’habitude traîne les pieds pour aller au musée… ». Ce sera cette fois pour en sortir.
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Une image peut en cacher une autre 1/4
Ce post étant monstrueusement long, j’ai décidé de le scinder en quatre parties, qui ne sont pas, je tiens à le préciser pour Melendili, les parties d’un plan archi-structuré, mais une simple quoique lente progression dans le dévidement de ma bobine d’idées. En guise d’excuse, quelques raisons à cette longueur : la richesse désordonnée de l’expo, l’enthousiasme hystérique qu’elle m’a déclenchée, symptôme de l’envie maladive de tout recenser pour tout mémoriser – et également l’envie de ne pas faire d’un « cet exposition met en évidence comment nous voyons » (type de formule qu’on trouve dans à peu près tous les articles sur cette expo) une expression expéditive visant à se débarrasser de la complexité (difficile mais fascinante). Je ne prétends pas y être parvenue, mais du moins j’aurai essayé.
Comme un train en cache rarement un autre le dimanche après-midi, je suis arrivée plus tôt que prévu à Paris (cf le post précédent – je fais tout à rebours, en ce moment, ensuite vous aurez le post sur le spectacle à Montansier de samedi dernier), et donc direction le Grand Palais.
Poussière dans l’œil
La première salle est aussi certaine et ordonnée qu’une introduction de khôlle, mais la problématique est posée : voir est moins une évidence qu’une activité de mise en forme, qui passe par le fait de regarder attentivement avant de parvenir à voir.
Petit training oculaire avec des illusions d’optique connues, comme le vase qui, évidé, laisse place à deux visages de profil, et des images d’Epinal entrevues pour cause de paquet agglutiné devant et en grande discussion sur leurs points de vue (au sens propre). Moins facile à tenir est le 2 en 1 lapin- canard.
C’est un peu comme l’union et la division de l’âme et du corps chez notre ami Descartes, cela ne peut pas se penser en même temps et sous le même rapport – ah non, ça c’est Aristote. On ne court pas deux lièvres à la fois ; pour ma part, j’ai plutôt chassé le canard. Si ayant vu (l’un puis l’autre) on a du mal à voir (les deux à la fois), apercevoir deux figures est encore moins donné. Pour toutes les images de ce type, il y a une des deux figures qui saute aux yeux tandis qu’elle masque l’autre, si bien que dans les salles, on entend les gens qui mettent en commun leurs points de vue pour compléter une image « mais si, là, tu vois, il y a un œil, là ça fait un nez et… » (suivi ou non d’une onomatopée de révélation). Dario Gamboni a définit ce processus de « bistabilité » : « Lorsqu’une image est double ; qu’on peut la voir (c’est-à-dire aussi l’interpréter) de deux façons, et que ces deux aspects possèdent la même prégnance, il s’établit une oscillation entre les deux perceptions. » Il y a dans les images des points de bascule auxquels l’œil s’accroche et qui permet un retournement de l’image. Les prises de cette escalade ont intérêt à être assurées parce que l’image résiste si l’imagination n’est pas tout appliquée à son objet (et dans mon cas, j’ai beau commander un lapin, je me retrouve avec un canard laqué).
Cela m’a rappelé la reproduction de Vasarely qu’il y avait chez mon père et sur laquelle je me concentrais pour voir les cubes et les sphères dans un sens ou un autre – le moindre relâchement au cours de cet exercice mental et tout repartait en sens inverse – à croire que nos yeux ont l’esprit de contradiction. Tout est question de points de repères qui aident à la structuration. Si l’on accroche les mauvais, on est foutu : réveillé la nuit dans une chambre qui ne vous est pas familière, si vous croyez un instant que le lit est dégagé sur la gauche alors qu’il l’est sur la droite, vous risquez fort de vous heurter à un mur mental (voire réel) et d’être obligé d’en faire le tour à tâtons avant que la disposition de la pièce retourne à sa place dans votre esprit (si vous n’avez pas réveillé la chambrée en heurtant l’échelle du lit superposé, vous avez gagné le droit d’aller boire un verre dans la cuisine). Je vous égare dans mes souvenirs de ski d’enfance, retombons-y carrément en ouvrant un livre d’images, la peinture commençant véritablement dans la salle suivante.
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25 mai 2009
La Bayadère, par le Saint-Pétersbourg Ballet, au théâtre des Champs-Elysées
Au risque de ne jamais obtenir le titre de balletomane #5 (les quatre premières sont l'équivalent de groupies), je dois avouer que je ne connaissais pas l’existence de cette troupe. Danseuse russe me fait automatiquement penser au Bolshoi et au Marinsky, mais avec l’école Vaganova, globalement, ça s’arrête là. Alors la soirée d’hier a été une double surprise : une place m’est tombée du ciel grâce à une certaine fée Clochette et par l’entremise de Palpatine. Premier balcon de face, qui plus est (du coup j’ai promis que jamais la petite souris n’aurait de dent contre la fée Clochette).
J’avais déjà vu une fois la Bayadère à Bastille, avec Agnès Letestu dans le rôle titre (et donc évidemment José Martinez en Solor), dans la version de Noureev d’après Petipa. Ici, c’est revu et corrigé par plein de noms bourrés de v et de k, mais le fonds est toujours le même – je reviendrai peut-être une fois ou deux sur tel ou tel détail, mais la majeure modification de Noureev me semble être d’avoir donné aux garçons des parties dansées plus copieuses (les petits sauvages étant tenus par les enfants de l’école) – sinon c’est assez proche tout de même. Ce qui fait une différence violente de prime abord, ces sont les décors et les costumes : ceux là semblent sortis du livre de la jungle (et si vous regardez ce Disney, vous vous apercevrez qu’il a bien vieilli, le décor étant inanimé, et utilisé comme une toile de fonds devant laquelle on aurait filmé les personnages dessinés) et ceux-ci sont très inégaux. Autant le costume de Nikiya dans sa variation du deuxième acte pourrait presque me conduire à la troquer contre le costume orange de la version Noureev, et les tutus plateaux plus larges qu’à l’opéra de Paris donnent une tout autre allure (il faut voir aussi le physique des filles), autant les immenses tutus rose fuschia qui bloblottent ne me semblent pas une heureuse trouvaille, et le vert d’eau ne va pas du tout avec le parme (pour ne pas dire jure affreusement). On aurait dit qu’ils avaient récupéré des costumes à droite et gauche, mais le manque de cohérence était vite oublié, fondu dans le mouvement.
Parce que le travail de buste des Russes n’est pas une légende : loin d’être une extension gênante du corps et un élément superflu tout juste bon à équilibrer le mouvement, leurs bras sont d’une expressivité remarquable, et leurs cambrés à tomber raide, encore mis en valeur par les brassières des costumes – qui laissent apercevoir des ventres creux à force d’être plats, et comme un décrochement sous les côtes, si bien que nos danseuses françaises paraitraient avoir un tronc pour buste. Et s’il n’y avait que ça : des jambes longues, longues, interminables, fines, parfois trop. Gamzatti avait vraiment deux allumettes qui donnait l’air à ses mouvements de manquer de liant – à moins que ce ne soit sa taille qui fasse cet effet – à moins encore une fois qu’elle paraisse géante à cause de cette maigreur. Globalement, la plus épaisse serait parmi les plus fines à l’opéra (j’exagère un peu, mais c’est pour donner une idée). Mais surtout, plus encore que la minceur/maigreur des jambes, c’est leur forme étirée, fuselée. Leurs attitudes allongées immenses, "à la russe" ( et ça vaut bien de temps en temps des genoux introduisant un hésitation entre arabesque et attitude dans les sauts). Et les pieds fins (je suis sûre que c’est l’effet Grishko, si seulement ce n’était pas aussi difficile d’en obtenir…), assortis à des coups de pieds de malade, cela va sans dire.
Maintenant que j’ai assouvi mon avidité de détaillage, la danse ! Je ne résume pas le ballet lui-même, je suis sûre que le web regorge de synopsis dans le genre. Le prince, Danila Korsuntsev, était tout à fait charmant, mais pas aussi bon acteur qu’Irina Kolesnikova, la bayadère : c’est elle principalement qui m’a conduite à m’extasier sur le travail des bras. Technique assez forte pour se faire oublier – quelques rappels tout de même dans le troisième acte où la tension dramatique n’est plus vraiment de mise d’une part au regard du déroulement de l’histoire, et d’autre part, à cause de la difficulté technique.
L’acte blanc est à vous faire sortir une série d’onomatopées, à commencer par la descente des ombres, sur fonds d’étoiles (là il y a une image du Sang des étoiles - Malandain- qui a fait pop sous mon crâne). On peut trouver ça too much, surtout l'apparaition de chaque nouvelle ombre encadrée dans le décor, il n'en reste pas moins que j’adore cette répétition hypnotique. Mais très curieusement, alors que c’est habituellement un passage obligé pas forcément très heureux, je crois que j’ai presque préféré les parties de pantomime ou de chorégraphie plus jouée que dansée. Gamzatti et Nikiya étaient si expressives qu’on se laissait embarquer sans problème, et que leur bataille de chiffonnières se disputant un prince parjure et volage était délectable. C’est souvent délicat qu’une danseuse d’un rang inférieur dans la hiérarchie du ballet soit crédible en princesse supérieure à la petite bayadère incarnée par une étoile confirmée. Dans la représentation que j’avais vu à Bastille, Stéphanie Romberg avait beau avoir de l’allure, elle avait du mal à être hautaine face à Letestu. Ici, il n’en est rien, et l’on a vraiment deux danseuses qui rivalisent également en femmes, épaulements d’attaque et d’esquive, jeu d’humilité d’un côté et assurance royale de l’autre, l’une et l’autre se rehaussant mutuellement. Gamzatti, Marina Vejnovets, était vraiment classe, même sur demi-pointes (curieux, ça) – en comparaison j’ai été un peu déçue de sa variation, sur pointes, évidemment – mais c’est tout relatif.
Puisque en tout illogisme j’ai commencé à raconter le ballet à rebours, j’ajouterai pour parachever le désordre une petite pointe d’enthousiasme (très vif) pour une danse plus qu’enlevé du deuxième acte – mais comme je ne retrouve pas la feuille des distributions, là, vous n’en saurez pas plus. Et on ne peut pas ne pas dire un mot sur l'idole dorée - quoique je l'avais presque oublié dans le feu sacré de l'action. C'est un moment en or pour l'amateur de technique, et Alexander Abaturov a été d'une solidité de fer, massif comme un lingot - si l'on est habitué à chipoter sur le plaqué or, on pourra regretter que cela passe en force (surtout les bras, curieusement, dont la brutalité contredit un peu la préciosité des doigts).
Un ballet délicieux comme un gros loukoum, pour résumer – avec une légère frustration pour les saluts, d’où sont exclus tous les absents du troisième acte, dont tous les danseurs (à l’exception du prince) et Gamzatti – ou alors je n’ai rien compris et elle s’est reconvertie en une des trois ombres solistes, mais cela me semble peu probable. Le corps de ballet devrait aussi saluer seul, parce qu'il était d'une rare synchronisation (sans rien avoir de mécanique en plus), et qu'il est encore moins potiche que dans la version Noureev : sans jouir de la même attention, les demi-solistes (je suppose) se cognent des équilibres aussi longs que l'étoile, en fresque immobile derrière elle. Va pour la star, mais on oublie trop souvent la qualité de l'ensemble qui en réhausse l'éclat.
23:03 Publié dans Souris d'Opéra | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ballet, danse
21 mai 2009
Le Songe d'une nuit d'été, Vivaldi et Cendrillon
Spectacle de l'école de danse à Fontenay-le-Fleury le week-end dernier, et réjouissantes âneries. Puisqu'il n'est pas question de faire l'autruche, je vous mettrai quelques photos quand je les aurai reçues.
Course en coulisses, une demie-heure le premier soir pour mettre les lentilles ( trois filles sur moi, yeux de lapins albinos, allégremment maquillés ensuite), élastique des pointes qui craque après la première entrée en scène... petits couacs qui n'efface pas le plaisir de la scène. J'avais eu un peu peur à la générale où, clairement, je n'étais pas dans mes pointes et où le ballet est passé comme un train sans arrêt dans une gare. Attention au passage d'un train, éloignez-vous de la bordure du quai, s'il-vous-plaît. Fermez les yeux et ne regardez pas. Le noir de la salle semblait un trou béant, qui engloutissait chaque mouvement esquissé et l'affadissait aussi sec.
Mais samedi, lentilles posées, les éclairages m'ont semblé plus forts, tissant de leurs faisceaux un espace dense ; l'obscurité n'était plus vide, mais un écran noir sur lequel faire impression, et derrière les regards. J'étais là, mieux que le bourdon de la pub pour le sucre, même, parce que je n'étais pas un témoin parasite. Là intensément, même dans les moments de pantomime, qui ne sont pourtant pas mon fort. En même temps, avec un partenaire à qui donner la réplique, c'est de suite plus crédible. (Je vous laisse imaginer à la générale le pas de deux en solo et la promenade arabesque en dehors - un chef-d'oeuvre de caricature). Et puis la complicité, que je vous salue mes fées, et n'oublie pas, hein, épaule gauche avant d'entrer en scène (toujours pour la promenade arabesque), et plus tôt, hors scène, les trocs je-te-maquille / tu-me-coiffes, qui a de la laque ? Et puis aussi le constraste scène/coulisses immédiates : notre professeur en lutin espiègle qui sortie de son royaume rouspète Mais il est parti avec les fleurs cet imbécile ! avant de repartir tout sourire ; un petit page très digne en scène, qui derrière fait du strip-tease pour devenir luciole ; les entrées et sorties suivies, fluides, et les embouteillages derrière les scotchs blancs, que je me colle au pendrion pour ne pas me faire décapiter par un grand jeté de sortie ; les facéties légères en lumières, le corps plié en deux pour retrouver son souffle dans l'ombre. Un profil en amphore grecque aux anses de cils glâné sur le mur, et partout des ombres chinoises qui doublent le royaume des fées shakespearien. Combat dans la forêt : faites cliqueter les mousquets ; Puck prend le contrôle des amants dépareillés : un petit tour en essoreuse à salade, pour la peine, et que je ne te reprenne pas à piquer la fiancée de l'autre ; éprise d'un âne : je me marre un brin (d'herbe). Le kitsch des coulisses fait féerie de scène et l'écueil du lyrique dégoulinant est évité avec humour et pointes pétillantes.
Samedi prochain, donc samedi 23 mai, autre spectacle - celui de la mauvaise troupe, cette fois-ci, au théâtre Montansier, à Versailles. Parmi d'autres compagnies des Yvelines, nous feront deux passages : la reprise d'une chorégraphie sur l'hiver de Vivaldi et un nouveau délire sur la musique de Prokoviev, genre Cendrillon renaît de ses cendres. Une dizaine de minutes chacun. Si vous voulez venir faire un tour... et pour les amateurs, la veille, il y a le junior ballet du CNSM de Paris. La répétitrice de la section contemporaine nous a fait un cours mardi (enfin une masterclasse, comme on dit - bien que nous soyons plutôt ignardes en contemporain). Il faudra que je vous raconte aussi, mais une fois que ma hanche ne me fera plus mal et que mon oeil de perdrix n'aveuglera plus mon jugement.
19:42 Publié dans Souris d'Opéra | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : danse, spectacle, ballet