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09 août 2011

Assez Super 8

- C'est vrai, ce n'est peut-être pas ton genre de film. Tu n'aimes pas trop les explosions et tout.
- Si. Quand il y a Bruce Willis.


Un film à ne pas aller voir... dans un UGC. Le niveau sonore a rendu la séance à peu près aussi éprouvante que celle de War of the World où ma voisine hurlait à chaque fois qu'elle aurait pu se contenter de sursauter. À défaut d'autre chose, prenez la VO sous-titrée, cela peut être utile lorsqu'on doit se boucher les oreilles.

Super 8, c'est à la fois un convoi spécial au déraillement spectaculaire façon grand huit et la pellicule qui continue à tourner pendant la catastrophe initiale, tandis que les cinéastes en herbe s'entraînent à ne pas mourir des suivantes. Les explosions ? Checked, au grand bonheur du morveux pyromane qui fait sa dynamite maison. Dans le rôle de Bruce Willis qui, rappelons-le, sauve le monde en racontant plein de conneries en vertu desquelles une giga-explosion devient un pétard (un mec qui a le sens de la fête, quoi), pas de gros bras (ceux-là sont du côté de l'armée-qui-cache-tout-aux-civils-mais-est-tout-aussi-dépassée) : des gamins. Il faut bien avouer qu'ils sont moins aux commandes du film où ils jouent (leur peau) que de celui qu'ils tournent mais les gros boulets au grand cœur ont toujours une veine de pendu – surtout s'ils ont déjà perdu leur mère et qu'ils en pincent pour une jolie demoiselle. C'est ainsi que Joe le gringalet fait faire du sport de l'extrême à son ami obèse, maquille la belle Alicia toujours belle en mort-vivant et, pour la sauver d'une vraie mort dont elle ne ressusciterait pas vivante, parle à l'oreille d'un E.T. persécuté par des scientifiques incapables de voir le potentiel gentillesse du monstre. Le tout rythmé par le gamin-réalisateur qui voit dans chaque catastrophe extraordinaire une plus-value pour son film, et les bouches bées de la petite troupe qui font rire toute la salle.

Petite mais pas mauvaise. On s'extasie sur les dons de comédienne de la demoiselle qui joue l'épouse éplorée ou le zombie avec une facilité déconcertante en oubliant qu'Elle Fanning continue à jouer Alicia lorsque celle-ci ne joue plus et que les autres gamins sont doués au point de pouvoir jouer les acteurs empotés. On rit jusqu'à la fin et même après, avec cette pépite du générique qu'est le film des gamins monté. Impayable : le directeur pas clean, perdu dans la veste de son père, au téléphone, « He knows. 

07 août 2011

Bright Star

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Tsk, tu n'es pas romantique ! soupire Palpatine alors que je n'ai pas pu retenir un nouveau sarcasme. Faux. Je suis très (comédie) romantique. Est-ce ma faute s'ils passent leur temps à (re)cueillir des fleurs et des pleurs, dans ce film ? Je préfère associer l'amour au sexe plutôt qu'à la mort. Et ne garder du poème de Keats que ce qui, entre les étoiles et la tombe, le ramène sur terre :

Pillow’d upon my fair love’s ripening breast, 
To feel for ever its soft fall and swell, 
    Awake for ever in a sweet unrest, 

Je trouve belles les mains qui s'effleurent et les bouches qui s'entremêlent, ridicules les papillons sur les doigts et les lettres sur le cœur, terrible le corps qui s'effondre et s'étouffe à la mort de l'amant. Kundera a eu raison de Jaromil, son poète puceau ; le poète romantique ne le serait peut-être pas resté s'il n'était mort jeune ou avait pu trouver sa coy mistress. Je ne suis pas certaine de pouvoir à nouveau apprécier pleinement la poésie si elle continue d'être si platoniquement étreinte de lyrisme. Mais le cliché de la fille superficielle amatrice de fanfreluches développé en couturière de mode, si. Et la frimousse de Ben Whishaw, plus encore.

 

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 [Vous ne trouvez pas qu'il a un petit côté Nicolas Leriche à 25 ans ?]

29 juillet 2011

À la verticale de l'été

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Quoique incompréhensible, le titre est magnifique. Il est va de même du film de Tran Anh Hung : tout est magnifique, Yen-Khe Tran-Nu, les étirements sensuels par lesquels son personnage se réveille, les discussions entre soeurs, la tendresse entre mari et femme, la préparation du poulet pour l'anniversaire de la mort de leur mère, la chaleur engourdissante et lumineuse de l'été, les volutes de cigarette du mari-écrivain, la scène d'adieu muette que répète le frère avec sa jeune soeur, et encore lorsqu'elle quitte leur relation ambiguë, et autrement lorsqu'une autre soeur ne la joue pas ; la femme qui impose le silence à son amant, faisant taire toute tromperie et parler les corps ; les visages qui se fendent et les êtres qui se fendillent. Tout est magnifique, lent et suspendu mais il faudrait que je revois ce film avec une personne habituée aux physionomies vietnamiennes parce que voilà : je suis incapable de différencier deux des trois soeurs, plus encore de les relier à leurs maris respectifs et donc de distinguer les enchevêtrements des couples, des échos poétiques qui les relient. Je me suis fait mon histoire mais ne suis pas certaine de pouvoir la suivre. 

26 juillet 2011

HP 7.2

La lecture des Deathly Hallows est assez loin maintenant pour apprécier sans arrière-pensée l'adaptation cinématographique du dernier Harry Potter. J'avais déjà oublié que le trio infernal s'échappe de Gringott's à dos de dragon. Mais bon, la routine, quoi. La transformation de Poudlard en bagne est très bien rendue avec le défilé militaire d'élèves en rang par plus de deux et sans se donner la main ainsi que les dortoirs devenus des cales de bateau de pirate. L'attaque de l'armée de Voldemort contre l'école sous globe protecteur donne lieu à un magnifique feu d'artifices spéciaux et McGonagall me fait rire lorsqu'elle met en branle les gargouilles-armures du château et commente « I have always dreamt of casting this spell ». L'atmosphère du livre est bien rendue, jusque dans la niaiserie de l'épilogue : Hermione-maman et Harry-Ron-papas semblent s'être déguisés pour jouer avec leurs petits frères et petites sœurs, c'est d'un ridicule achevé, y'a photo avec le bouquin.