23 juillet 2006
Le manuel du parfait chasseur de petits rats - vol. 1
Ou comment apprendre à le connaître
Description du petit rat
Il convient d’emblée de procéder à l’identification de cette espèce qui se décline en plusieurs races. Vous avez le vrai petit rat qui occupe l’école de danse de l’opéra national de Paris. Celui-ci est reconnaissable à son coup de pied à pâlir d’envie, ses jambes interminables, sa ligne filiforme à tendance vraiment maigre mais surtout à un port de tête made in Opéra de Paris, reconnaissable entre mille. En étudier quelques-uns vous fournira un modèle parfait pour l’ensemble – qui par ailleurs est assez réduit, puisque l’exceptionnel est par définition rare. Vous avez ensuite à l’opposé de l’échelle, le petit bout qui rêve au petit rat. Il se reconnaît à sa panoplie rose bonbon et affectionne particulièrement les portes-clefs souris en tutu, les tuniques à froufrou et tout ce qui ressemble de près mais aussi et surtout de loin à un nœud (rose, est-il besoin de le repréciser ?). Au milieu se trouve la danseuse (le cas de l’opéra étant mis à part). En cours de danse, il se remarque par sa tenue, ses jambes musclées, sa grâce et autres clichés connus de tous. Mais il est beaucoup plus difficile à repérer hors de son environnement naturel. Car contrairement à la légende – je vais détruire un mythe- le rat ne marche pas comme un canard h24. Et quand bien même il marcherait ainsi, la comparaison avec ce vilain petit volatile serait fort éloignée du noble cygne qu’il s’efforce d’imiter. [Bien qu’à mon humble avis, une danseuse accomplie soit plus gracieuse qu’un cygne, m’enfin…]
La tenue
Traditionnel et presque incontournable : le chignon.
Attention, le tutu est réservé à la scène –sauf dans Billy Eliot. Les cours se prennent en collant et justaucorps, plus souvent désigné par le générique tunique. Les couleurs pastel –à forte tendance transparente une fois trempées de sueur- sont le plus souvent réservées aux auditions, aux petits et aux filles de l’Opéra. Les couleurs foncées sont affectionnées, de même que tout ce qui dissimule –parfois de manière purement psychologique- les formes de vacances : collant noir, mini short de la même couleur, chauffe (-muscle) , aussi connus sous le nom de pingouins, pyjama (précisons que le cache-cœur, ce n’est plus ça côté cœur, il n’a plus cours pour des raisons thermiques). Les superpositions sont les bienvenues, ainsi que les T-shirt customisés : non pas pailletés de toutes le couleurs, bande de fashion victims, mais découpé en décolleté (danseuse) à l’arrache, avec une paire de ciseaux (empruntés à machine dans le but premier de se couper une bande de pansement ou le fil qui a recousu vite fait mal fait l’élastique ou le ruban qui vient de se désolidariser à la dernière minute du chausson).
Langage et mode de pensée
Certaines paroles peuvent étonner le novice. L’exemple le plus flagrant est sans conteste l’oxymore de type « Ouille, aïe, aïe, ça fait du bien » alors que le sujet est dans une position abracadabrante et semble totalement désarticulé – ce qui n’est pas sans arracher une petite grimace de douleur au spectateur – qui elle-même n’est pas sans faire sourire le petit rat. Car le petit rat vu de l’extérieur a un léger penchant masochiste. Non qu’il aime délibérément la douleur, mais qu’il l’approuve puisqu’elle est la marque indubitable de l’approche d’un dépassement de soi-même et par là d’un progrès. Ce qui fait plaisir n’est donc pas la douleur, mais le contrôle que l’on reprend sur son corps. Oui, le petit rat est subtil.
Un " Ouille, aïe, aïe, ça fait maaaal " pourra également être entendu mais dans les vestiaires ou loges. Il s’agit alors de l’étape cruciale du dénouement de chausson (de pointe bien sûr). Quand on est maso, on l’est jusqu’au bout (des orteils). La surprise est rarement en reste suite à la variété du résultat : le pied peut-être rouge, blanc livide, écorché, ampoulé, cors(s)é, saignant ou à point (pour les tongs). La plus grande surprise consistant à la retrouver exactement comme avant. Les désagréments sont cependant nettement diminués par l’usage de protège pointe (protège pied ce devrait être, m’enfin…) en silicone.
D’autres paroles peuvent surprendre, d’autant plus que le rat est réputé être un animal fuyant l’eau : « Hier, on a fait le poisson du lac ». Non que le petit rat se soit payé une excursion de pêche au gros, mais qu’il ait effectué le porté appelé poisson dans un extrait du ballet le lac des cygnes. Le décodage n’est pas immédiat mais on peut y parvenir à force d’entraînement.
Le petit rat pratique également le langage des cygnes signes, puisqu’il marque. C’est-à-dire que pour marquer dans sa caboche les pas qu’il doit rapidement retenir, le petit rat ménage ses pattes de derrière et bidouille avec celles de devant. Il apprend ainsi l’enchaînement de pas sans trop se fatiguer. Les mains reproduisent les mouvements des jambes, dans un langage compréhensible par tous ses pairs et pourtant non codifié. Les mains qui se croisent devant derrière pourront ainsi marquer un changement de pieds. Quand le poing fermé index en l’air tourne sur lui-même, il indique le tour ou pirouette. S’il est associé à une élévation de l’avant-bras, il peut s’agir d’un tour en l’air pour ces messieurs –parce qu’ils existent bel et bien, nous y reviendrons peut-être plus tard. S’il dure longtemps, la gorge du petit rat se serre, l’exercice s’annonce périlleux en raison d’un nombre anormalement élevé de rotations. Et un mouvement de la main vers ou par-dessus l’épaule de signifie pas « je m’en balance » mais grand battement devant. Ainsi de suite. Ce langage se double parfois d’onomatopées difficilement retranscriptibles : tadam padam paaada tatidda dattida. Gare aux quiproquos.
Nota bene : ceci n'est pas exhaustif ni exempt d'exception. A commencer par ma Vivie (ou Jiji) adorée.
Prochain volume : comment approcher le petit rat.
18:50 Publié dans Souris d'Opéra | Lien permanent | Commentaires (9)
14 juillet 2006
American [lack of] logic
... ou d'une certain logique outratlantique.
Le chaud-froid y a une place spéciale. Ceux deux notions sont deux faces dont on ne semble pas soupconner qu'elles constituent une seule et même pièce. Ca démarre ainsi : les Américains veulent climatiser le subway -nan, pas le fast food, morfales. Ils font donc. Mais pour ce faire, l'on dépense de l'énérgie et celle-ci produit de la chaleur qui est rejetée dans les couloirs. D'où le besoin de descendre encore la température dans la rame. D'où une chaleur plus forte dans les couloirs. D'où l'on finit par passer d'une étuve étouffante à un frigo glacial. CGFD. Je croyais que le but était d'avoir du frais, pas de la climatisation. A quand le retour des éventails ?
Egalement disponible : le muffin allégé en matières grasses. What's the point about it ?
12:13 Publié dans Souris des villes, souris des champs | Lien permanent | Commentaires (15)
10 juillet 2006
Rafraîchissement par l'image
21:00 Publié dans Patte de souris | Lien permanent | Commentaires (8)
07 juillet 2006
Ave lecteur
07:30 Publié dans Patte de souris | Lien permanent | Commentaires (5)