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29 août 2006

La première gorgée de nuages et autres menus plaisirs

Et non, je ne lis pas l'avnir dans le marc de café

 

[ Un morceau de ciel est tombé dans mon thé. ]

[ Un goût d’infini.]

27 août 2006

Rangement fouillé – qui a dit fouillis ?

           Ca a commencé par un déblayage de bureau. Histoire que mes paperasses ne prennent pas la poussière dans la chambre que j’ai gardée chez mon beau-père. En déménageant, je n’ai pris que les affaires qui ma paraissaient utiles au jour le jour ; le reste est restée entreposé, dépotoir à souvenirs et autres bricoles inutiles. Ma chambre archive en quelque sorte. Quand j’y pénètre, j’ai l’impression de retourner quelques années en arrière ; je me retrouve au milieu de mes magazines de petite fille et de mômes photographiées avec qui j’ai parfois perdu contact.

           La mission du jour consiste à transformer cette chambre figée à la veille d’un départ en vacances en musée de ma petite vie passée.
Outils mis à disposition : une paire de bras aux coudes bien huilés ainsi que des sacs poubelles.
Temps imparti : une matinée.

           La poubelle n’a pas été en reste : en supposant qu’elle reste en état, un archéologue la déterminerait comme appartenant à un homos scriptus, particulièrement porté sur l’écriture et la conservation de papiers toutes catégorie confondues : catalogues de vêtements de danse, brouillons chargés ou au contraire très épurés, numéros de téléphone sans nom associé, ticket de métro, billet de cinéma à moitié effacé par un long séjour dans des poches débarras, carnet de correspondance de troisième, articles de journaux soigneusement découpés et dont je ne sais même plus quelle face je voulais conserver ou encore des dépliants relatifs à un pays visité, qui voisinent avec des stylos sans encre aux capuchons dépareillés.
          C’est dans ces moments-là que ressort le mieux une certaine étrangeté du cerveau qui s’obstine à se souvenirs de détails inutiles, tandis qu’il laisse l’important crouler au-dessous. Tiens, ce bracelet brésilien, je l’avais gagné à la fête de l’école, en primaire. Et ce truc, là ? Le bouton d’une poupée délaissée (je hais les poupées) que l’on a revendu à la brocante il y a deux ou trois ans. Vous m’en direz tant… Je pourrais vous compter mille et unes bricoles durant autant de nuits. Le récit aurait une telle allure de conte que vous me diriez « Fable que tout cela ! ». Pourtant je n’affabule pas. Et tout à la joie d’avoir fait ressurgir un souvenir dans un bout de plastique, je suspends le rangement et confie à la poubelle le soin d’enterrer ces madeleines périmées. Il me suffit de garder Proust bien au chaud dans ma bibliothèque. Je ne fais pas table rase du passé, je l’épure pour qu’il se moule dans le présent.
           Les fouilles archéologiques peuvent s’avérer payantes. Pas de figuré, mais figure-vous qu’une enveloppe d’anniversaire n’avait pas été débarrassée de son billet de 50 € ! De quoi se faire des provisions de trésors à exhumer dans quelques années !

26 août 2006

Paris,je t'aime.

      Je l'ai vu, j'ai oublié de vous en parler. Alors voilà les petites pellicules tranches de tendresse à savourer. D'autant plus appréciable qu'avec l'amie qui m'a emmené au cinéma (Jiji!), nous nous sommes amusées en attendant la scéance, à observer les passants et à inventer l'histoire de leur vie.     

       Quand la ville lumière conjugue projecteurs et feux de l’amour de la passion, les Je t’aime tombent comme des pièces de monnaie. Chute tintante ou assourdie en un murmure. On en récupère en peu n’importe où, surtout dans les endroits incongrus. Les petites pièces de la comédie humaine s’enchaînent, rythme d’abord déroutant, puisque l’on voudrait se garder un petit instant pour rêver. Mais l’on s’adapte, et naviguer d’un univers à un autre devient un véritable jeu – de l’amour et du hasard. Il y en a de plus pour tous les goûts : de la douceur entre Nathalie Portman et son ami aveugle, jusqu’à une conversation acide entre un vieux couple divorcé, en passant par le doux-amer de l’homme qui se retrouve contraint d’aider sa femme atteinte d’un cancer alors qu’il voulait la quitter ; ou encore le morceau saignant du vampire séducteur (et qui m’a moyennement plût).
       Impossible de citer tout et tous ce(ux) qui plaît(sent), mais dans ce grand patchwork où brièveté rime avec intensité , chacun peut picorer selon son goût. Il est néanmoins conseillé d’aimer la sauce british/american, parce que si Paris est bien la capitale française, le french kiss se décline en langue anglaise, qu’il soit question de mots ou de référence à (la tombe d’)Oscar Wilde :
“Deceiving others. That is what the world calls a romance” Dès lors, il n’est pas étonnant que l’art de l’illusion et l’amour fassent bon ménage !

25 août 2006

Je suis un contraire - et tout son bon sens.

              Il y a un réel plaisir à ne pas faire les choses dans l’ordre qu’on leur a assigné. Pas forcément par goût de l’interdit (bien que l’esprit de contradiction n’y soit pas tout à fait étranger). Simplement pour bouleverser d’une naïveté facétieuse la morne routine. Sans la faire dérailler totalement. Juste la pousser un peu, qu’elle patine dans le vide un instant. Un instant qui ne sert à rien d’autre qu’à observer cette roue (du quotidien – soyons modeste face à la fortune et au destin) tourner en rond.
            Réellement, la crêpe* banane chocolat enrichie en glace vanille, chantilly et amandes effilées se goûte d’autant plus qu’elle précède la galette steak fromage. Les papilles papillonnent, butinent un nouveau miel qui n’est pas englué par le suc collant de la convention. De même, déguster des pépitos* alors que l’on vient de se réveiller à trois heures du matin – en jouant à la bataille corse- nous les fait découvrir sous un autre jour nuit. D’où le mystère des conversations qui filent sans problème la nuit. « Il faudrait dormir quand même », intercalé à intervalles réguliers, histoire de se donner bonne conscience. La condition du plaisir est le conditionnel. Je ne devrais pas donc j’aime.

* testé et approuvé