10 février 2007
Ce n’est pas pour rien qu’on habite Versailles.
L’année dernière on avait déjà eu La Bruyère et sa Cour.
Cette semaine, je vous propose :
- en philo : « Peut-on ne croire en rien ? » ou comment par ces quelques mots « Et le cynique ? Et le libertin ? » une khôlle peut devenir une colle.
- en histoire : « La religion catholique dans la société et les débats politiques français de 1870 à 1914 »
Et Dieu dans tout ça ?
14:54 Publié dans La souris-verte orange | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hypokhâgne
01 février 2007
De la tragédie en hypokhâgne
C'est épique en ce moment. Je ne parle pas des chevauchées intrépides mais plutôt des âpres luttes verbales ou joutes amicales.
Acte I : la scène des portraits
Scène 1. Salle 309. (non pas la 101, n’en déplaise aux amateurs de 1984).
Lecture du Misanthrope. Il s’est trouvé que Célimène était on ne peut mieux jouée par la coquette de la classe, j’ai nommé mademoiselle Miss Love and Potins. Ca doit être l’intertextualité inter-époques.
Scène 2. La cantine et son délicieux fumet d’huile frite pour la nième fois.
C’est le quart d’heure ragots et médisance, si tant est que l’on puisse réduire ce temps à seulement quinze pauvres petites minutes étriquées. Proposez, proposez ! Que pensez vous de C. ? Défauts, vices et manies. Que pensez-vous de X ? Pas grand-chose, tout juste mieux qu’Y. Et Z ? crime et châtiment… alphabet à la Molière.
Acte II : le dilemme cornélien
Doit-on ou non présenter des excuses au professeur d’anglais pour avoir quelque peu chatté pendant le cours ? [Je ne me sens pas concernée, le sommeil est silencieux.] Conciliabules dans les couloirs, dénonciations en salle des professeurs. Le verdict demain.
Acte III : la bataille d’Hernani
La salle 309.
La LS1 ; Boc en Dona Sol, grande et perchée sur des talons ; Le petit génie en Hernani, petit et fluet.
« Dona Sol, souriant.
Comme vous êtes grand ! »
Rires et quolibets dans la salle.
Acte IV : « Le latin n’est pas une fatalité » dixit magister latinae
… c’était la réplique fatale qui a ponctuée une heure savonneuse (petites bulles comprises sur les copies)
Acte V : rideau
Dodo.
21:06 Publié dans Souris de laboratoire | Lien permanent | Commentaires (8)
28 janvier 2007
La dissertation peut-elle être autre chose que la recherche du moindre mal ?
Thèse : en théorie, oui. La pensée qui s'emballe, l'argumentation qui se déplie, la plume qui se délie tandis que l'esprit court. La construction, le paradoxe, la vérité.
Antithèse : en pratique, non. La pensée qui se remballe, l'argumentation qui se replie, la plume qui s'arrête court tandis que l'esprit se dédit. Le choas, la contradiction, la correction (d'un trait noir, plus sévère que le rouge rageur).
Synthèse : en supplication, pitié. Stop, pause. Je ne pense plus clair. " La politique peut-elle être autre chose que la recherche du moindre mal ?" Je vous en pose moi de ces questions ?
17:06 Publié dans Souris de laboratoire | Lien permanent | Commentaires (5)
20 janvier 2007
La culpabilité sans sursis
En fait l’Eglise l’avait bien compris : on ne prend pas les gens par les sentiments - terreur et pitié larmoyante versent trop rapidement dans le kitsh – on les prend par la culpabilité.
A toutes les sauces
Pour vous vendre tous les desserts allégés du monde qui allègent surtout votre portefeuille. Avec 0% de sucre mais 50% d’aspartame, qui soit dit en passant a un pouvoir sucrant 300 fois plus important que le sucre (vieux restes des cours de première) et vous y rend donc encore plus accro. Vendredi dernier, je suis allée faire les soldes et dans la cabine d’essayage du printemps, une gentille affiche vous suggérait « Vous ne pouvez pas rentrer dans cette magnifique petite robe ? Ducon, j’essaye un pantalon… Essayez donc le programme spécial K ! En même temps, on peut toujours prendre une taille au-dessus… »
Or)donnez moins, je ferai plus.
On ne travaille pas assez. Ne pas s’arrêter pour ne pas ensuite se dire que l’on aurait pu faire telle ou telle chose et surtout qu’aurait du. Commencer toutes ses phrases par « Il faut que… », virant au mode conditionnel en temps de découragement. Le travail pour le lendemain est fait lentement ; celui pour lundi en 8, totalement inutile au point de vue de l’organisation de votre emploi du temps, passe rapidement, en s’amusant.
… DONt on ne sait que faire
Pour que vous donniez –quoi que ce soit : sang, argent…- on va toujours vous montrer que vous vous rendez coupable en ne le faisant pas. Image d’atrocités, d’enfants qui ne crient plus famine seulement parce qu’ils n’ont plus la force de crier, grimace… Informer, choquer pour faire réagir ? Certainement. Mais parfois, je me demande si voir le sourire qui succède au don ne vous donnerait pas plus envie d’aider. Juste un éclat de bonheur, même fugace.
Vous êtes priés…
Culpabilité. Je ne sais plus quel philosophe disait en avoir assez de la morale de l’ennui, qu’il voulait une morale de volonté et d’enthousiasme. Je ne sais plus qui, mais je suis d’accord.
Ca ne m’étonne qu’à moitié de lire dans notre cours d’histoire qu’à la Belle Epoque, même les croyants commencent à rejeter le dogme du péché originel. C’est tout de même plus encourageant de voir que l’on réussit à faire une chose à laquelle on s’est attelé, que de contenter (sans même satisfaire) la personne qui nous l’a commandée. Mais non, il faut : tournure impersonnelle – de la force divine ? Il faut qu’on vous écrase. C’est une sensation que j’ai souvent quand je rentre dans une église pour ce que j’y rentre…: l’architecture n’invite pas à se grandir, à s’élever au niveau des vitraux et de leurs saints. Elle vous balaie comme le misérable grain de poussière que vous êtes. Ecrasé par la pierre, les voûtes trop hautes aux clés plus qu’énigmatiques. En revanche, l’église où j’ai été avec la famille aux USA ( c’est maaal d’utiliser des abréviations anglophones…) était à taille humaine et je trouve que l’ambiance était beaucoup plus propice à exalter les nobles sentiments dont se réclame l’Eglise.
Et pour en finir, faites faire le culbuto à la culpabilité.
(sans oublier que faire faire se dit jubeo + prop. inf. )
Ne complexez pas sur vos kilos en trop. La dernière crème arnaque est là pour vous les faire perdre.N’attachez pas trop d’importance à ce bourrelet, ce pull le cachera et vous ira à ravir. J’assume mon âge avec la dernière crème antiride et je mange ce qui me plaît, puisque de toute manière, il n’y a plus de produits qui ne soient allégés. Sauf le Nutella, Dieu soit loué. Ne soyez pas timide, nous avons les moyens de vous faire parler. [ Nous avons l’intelligence de l’inintelligence de la communication !] Avec Hegel, on fait dans le travail du négatif, avec Carrefour, on positive.
23:52 | Lien permanent | Commentaires (6)