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11 décembre 2008

Conditions concours*

* sous réserve d’un surveillant disponible, de l’absence d’un professeur qui vous amène des financiers, des clémentines et surtout des Tablerone (je ne sais toujours pas si je préfère le bleu mi-lait mi- blanc avec semble-t-il des morceaux de nougat dedans, ou le rouge chocolat au lait fourré au praliné), de ne pas avoir de débats philosophique sur l’orthographe de La Rochefoucault ou Rochefoucauld ? tu nous fais douter, là, tu n’as qu’a former un « d » avec un trait et on n’en parle plus, de ne pas éclater de rire toutes les deux minutes, sous réserve également que la poignée de la porte ne se casse pas, ni que votre professeur vous fasse remarquer que la lumière est superbe sur l’église Saint-Louis et que toute la classe ne se lève pas pour aller vérifier de visu.

Conditions concours blanc.

08 décembre 2008

Des lapins, Descartes, des rythmes ternaires bancals

Cinq heures de philosophie dont une extra, comme ça, pour le plaisir d’avoir parcouru la sixième méditation de la journée : l’esprit dans un état second - mais d’abord, l’entendement ou la raison ? et la volonté dans tout ça ? – non, pas Dieu, on lui a réglé son compte dans la troisième méditation (le chiffre de la sainte trinité) et depuis, il nous est bien utile en tout. En fait, Dieu en philo, c’est le mot fourre-tout dans lequel on range tout ce que nous ne pouvons pas comprendre même si on peut à la vérité le saisir par la pensée. La faille à tout système parfait, que l’on colmate et recouvre du tableau de la toute-puissance de son propriétaire. Au final, la faille a disparu sous l’aveuglement de tant de perfection, c’est magique. Tout comme l’imperturbable et tranquille résistance de notre professeur de philosophie, à côté de qui le lapin Duracell ferait pâle figure.

Dans une classe où, en lapins de piètre qualité (parce que sans marque sauf celle que Dieu a laissé sur son ouvrage), nous gisons batterie à plat (d’où que les batteries tiendraient neuf heures maintenant ?) sur nos feuilles et nos incompréhensions, il continue sa course, en gambadant gaiement entre les difficultés de la pensée de Descartes, folâtre gaiement dans les buissons de définitions, franchit les ponts entre les différentes méditations puis s’abreuve avec délectation (grâce soit rendue à l’institution de la nature qui me signale la soif par un desséchement du gosier) à la fontaine de mots. Je ne peux pas dire que je ne boirai jamais de son eau : le lapin qui n’a rien d’un lièvre est en fait une tortue refoulée (l’allure, le cou –pas le débit de paroles, malheureusement pour nos poignets crispés). Imaginez le scandale, que le lapin Duracell soit une tortue refoulée… il ne manquerait plus qu’Orphée module ses chants sur la creuse écaille de sa lyre, et on aurait tout vu. Heureusement, on a morflé MOrphée.

12 octobre 2008

Girouette cacahuète

Il était une sale gamine
Girouette cacahuète
Il était une sale gamine
Qui n’avait pas envie d’khûber
Qui n’avait pas envie d’khûber
On lui fit entendre raison
Girouette cacahuète
On lui fit entendre raison
Et elle revint dans son lycée
Et elle revint dans son lycée


Blocage sur d’la philo
Girouette cacahuète
Blocage sur d’la philo
Et survint la crise de nerfs
Et survint la crise de nerfs
Elle voulut aller en fac
Girouette cacahuète
Elle voulut aller en fac

On lui fit entendre raison
On lui fit entendre raison

 

Elle resta dans son lycée
Girouette cacahuète
Elle resta dans son lycée
Sale gamine pourrie gâtée
Sale gamine pourrie gâtée
Elle n’sait plus travailler
Girouette cacahuète
Elle n’sait plus travailler
A moins qu’elle n’ait envie d’glander
A moins qu’elle n’ait envie d’gander

Mais l’année n’est pas terminée
Girouette cacahuète
Mais l’année n’est pas terminée
Verra bien c’qui lui est réservé
Verra bien c’qui lui est réservé
Mon histoire, elle, est terminée
Girouette cacahuète
Mon histoire, elle, est terminée
Messieurs, mesdames applaudissez
Messieurs, mesdames applaudissez

25 septembre 2008

Un coup de khûbe n’abolira jamais le hasard

 

        C’est le vice du jeu, j’ai repris un ticket de loto – avec un peu de chance je pourrai aller déguisée en poussin jaune crier « au revoir, au revoir, examinateur ! » .

Entrée dans la troisième dimension, donc. Reste à espérer qu’après avoir parcouru les polys en long et en large, la profondeur sera toute métaphorique : aucune envie de m’enfoncer et de continuer à creuser. La profondeur est une illusion en ce qu’elle n’est que le réagencement des deux autres dimensions, conjonction de différents points de vue sur la longueur et la largeur. Les kharrés feraient bien de lire et de ne rien comprendre à ma façon à Merleau-Ponty : ils verraient que le khûbe, ce n’est qu’un khârré un peu secoué. A les voir nous écouter, on dirait qu’ils attendent la parole du messie. Ou comment en répondant le jour de la rentrée à une innocente question comme « est-ce que tu as plus travaillé en khâgne qu’en hypo ? », on se retrouve encerclé. Petite khûbe au milieu, voilà la quadrature du cercle.

 

            Les premiers jours, j’étais en visite. Retrouver le Vates, ne pas trouver Melendili, arriver toujours aussi essoufflée en haut des marches, dire bonjour aux professeurs, remplir des petites fiches comme on a fait des tests dans les magazines, entamer plein de copies double à la fois pour noter un titre et une introduction. Ne pas relire, regarder par la fenêtre, oublier son stylo, des feuilles, son livre, sa trousse – en touriste.

            Puis la visite guidée m’a lassée, sale gamine qui traîne les pieds, ronchonne et s’attarde dans la boutique-souvenirs tenue par un certain Gibert plus très jeune, avant de se ruer à table (autem la sentence divine de la jardinière de légumes n’est pas tombée).

            Enfin il y a eu les subtilités de Descartes pour me titiller les neurones en grève larvée, et Melendili pour mettre les questions existentielles à plat pendant qu’on allégeait l’autre de sa tarte aux poires. Et depuis, il y a les délires de la Bacchante en cours de français, les brouillons qui se multiplient dans les environs de mon bureau, les sourires échangés en passant avec Piperata puella, qui porte décidemment bien son surnom, les cours qui s’empilent – un regain de motivation en presse-papiers.

 

Bien sûr dans la troisième partie de notre prépa comme dans celle de nos dissertations, il y a toujours du pour et du contre :

 

Un jour on extrait de cinq pauvres mots « Omnia communia amicorum sunt » une demi-douzaine de traductions, en regrettant l’interminable discours indirect libre qur lequel on s’est magistralement planté à l’oral.

Le lendemain, on a la plume qui sautille de joie d’avoir enfin compris en plein milieu d’un texte sur les devoirs (acrobatiquement rattaché au thème de l’amour par le biais de l’amour de la patrie) qu’aucune personne errante ne prend feu mais qu’il s’agit une comparaison : on aide l’autre si cela ne nous porte pas préjudice, comme on rallume la torche d’un inconnu qui s’est paumé sous la pluie en appliquant la technique des bougies de gâteau d’anniversaire –il est beau, l’esprit olympique.

 

Un jour on sait d’avance quelle blague Mimi va nous sortir.

Le lendemain… soit on se satisfait des variations, soit on ne vient plus en cours. Il faudra se fendre d’une lettre à la proviseurE pour obtenir l’autorisation spéciale. Eh oui, on passe presque tous ses caprices au khûbe – et ceux des féministes de pacotille qui écorchent les règles du français dès les premières phrases d’un discours de rentrée, devant une assemblée de profs, de français inclus.

 

Un jour on n’a pas bien suivi l’explication de texte d’anglais – et pour cause, il aurait fallu le préparer.

Le lendemain, on s’aperçoit de son idiotie en se demandant si le « clergyman » qui fait sa demande en mariage à l’admiratrice secrète de Darcy est un « prêtre » ou un « pasteur »…

 

Un jour, on blogue pour raconter son khûbage, demain, on se dira qu’on n’aurait pas dû. Ah ! le conditionnel et l’irréel du passé… ils nous auraient presque manqué.