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02 avril 2009

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              Laisser-aller avant de se rassembler, soi et ses feuilles, et s’y mettre. Cet après-midi, un avant-goût des deux semaines à venir, cet état où éparpillé au milieu des copies doubles règle crayon tasse de thé gomme jus de fruit emballage de gâteau, les mots se superposent à toute vitesse dans votre esprit, jusqu’à ce que la philosophie de Descartes soit une évidence lumineuse, dont la clarté n’a d’égale que la fulgurance. Comme une page blanche au soleil, on ne voit que son éclat et rien de ce qui y est inscrit ; on comprend tout et on ne retient rien, ce qui lu est oublié, effacé, dissous. Une vérité de l’instant. Instantanément évanouie. Il faudra se trouver quelque dieu et à son ombre, admettre ce que l’on a compris mais que l’on n’embrasse plus ; admettre que les idées sont innées chez Descartes, que l’on peut connaître que la substance est complète sans en connaître tous ses attributs, sa perfection, que je pense est tantôt action, faculté, chose dans laquelle celle-ci se trouve, que les idées sont à l’image de ce dont elles sont l’idée mais qu’elles ne leur ressemblent pas. Bref, comprendre moins pour apprendre plus. Et ânonner des citations jusqu’à ne plus comprendre le sens des mots, finir par se souvenir plus de la référence que de son contenu, du chiffre de la décennie plus que du siècle. Se plonger dans l’effort pour oublier jusqu’à l’impulsion qu’il aura fallu d’abord. Et troquer le futur pour un présent si inconscient de soi qu’il passe immédiatement au passé dans notre conscience.

 

[Je vais sûrement poster pendant ces révisions, histoire de ne pas arriver devant ma copie en ne réussissant plus à lier deux mots ensemble. Pas spécialement envie de ressentir le devoir entier comme une introduction géante, l’horrible problématique, qui ne se formule jamais qu’au forceps.]

24 mars 2009

Autruche fataliste

Le concours est dans un mois.

 

J’ouvre mon agenda de moins en moins souvent.

Mais il est de plus en plus rempli.

Pas forcément avec ce qu’il faudrait.

 

Les DS du samedi matin me paraissent d’autant plus longs que mes copies sont plus courtes.

Les profs nous font des journées à thème en ce moment.

C’est nettement moins drôle que les parcs du même nom.

Aujourd’hui, 6 heures de latin dont 4 de version. (après 2 heures de français)

Demain, après 2 heures d’histoire, 5 heures de philosophie, dont 2 de cours général sur Hegel, et 3 d’option.

J’espérais vaguement un mixte avec Epictète.

Histoire de varier les plaisirs.

Mais ce sera Descartes only.

 

Il faudrait que je me botte les fesses pour la dernière ligne droite.

Mais moralement comme physiquement, je deviens raide.

La corde, je ne sais pas.

 

Je me réveille avant mon réveil.

Ca pourra toujours être utile, parce qu’on passe à la plaine Saint-Denis cette année.

Ils n’ont pas trouvé plus loin.

La maison des examens va presque me manquer.

 

Par conséquent, mon nouveau credo est l’autruche fataliste.

Qui ne veut pas savoir qu’elle embrasse un sophisme paresseux.

Vous irez tirer la langue à Leibniz de ma part.

Autruche fataliste.

Ca a bien fait marrer la Bacchante qui a proposé « gazelle bondissante » à la place.

Hum.

Je sens qu’il va y avoir des mots-clefs bizarres dans les jours à venir.

 

J’ai l’air de me plaindre, mais en réalité, je me détache doucement.

Jupes tous les jours la semaine dernière.

Surligneur serein sur les polys de critique littéraire :

Glapissement d’enthousiasme sur la gluance du gui vu par JP Richard

Et plaisir à deux neurones sur « inexprimer l’exprimable » de Barthes.

Je découvre toujours ce qui est déjà une évidence pour les autres.

Une analyse d’un poème délirant de e e cummings.

J’ai envie de me laisser porter, autant par paresse que pour le plaisir d’être pris par la main (d’accord, le stylo) et que l’on gratte devant moi des pans de connaissances inconnues.

Qu’apparaissent des choses réjouissantes, des bouts d’images sur un panneau d’affichage palimpseste.

Bouffer/ées de(s) ballets, danse, films.

 

Je ne regrette pas d’avoir khûbé.

La prépa, je suis arrivée au bout de sa logique – et des mes forces (mais plus probablement est-ce de ma motivation).

J’ai épuisée ses ressorts. Et partirai sans remord parce que je ne serai pas partie l’année dernière avec des regrets.

Je le dis maintenant, parce que je serai de mauvaise foi après le concours.

Et que je vais être chiante qu’elle qu’en soit l’issue :

-         pas admissible, pas admise à impression d’avoir régressé à chiante

-         admissible, pas admise à impression d’avoir stagné à chiante

-         admissible, admise à je vous aurais tanné pour rien à chiante

Sinon, je suis adorable.

 

Le concours est dans un mois, et j’aimerais qu’il s’avance inopinément à demain.

Qu’il soit là sans qu’on l’ait attendu. Y être. Brusquement,

Comme la dernière marche d’un escalier qu’on a loupée.

Un atterrissage un peu brusque, une secousse, mais au final, rien de cassé.

On se mettrait à sa table, avec les copies quadrillées sur un papier buvard merdique -je n’aurais pas oublié mon effaceur.  Et on ferait face.

Sans résignation.

 

Des lhâmentations, du sang, des lhârmes sur le ton faussement étonné du khâgneux qui met des sourcils levés et des silences partout… je suis sûre que cela vous manquait. Ou que vous aviez oublié. Prenez patience ou savourez, ce sera bientôt fini.

 

20 décembre 2008

Métaphore éphilochée

J’ai tout de suite vu qu’on voulait nous embobiner. Mais comme il n’était pas question de se débiner, j’ai attrapé le premier fil directeur que j’ai trouvé. Avec, j’ai brodé quelques arguments et j’ai cousu mes transitions de fil blanc. J’ai tiré tout le fil ; puis je suis arrivée au bout du rouleau.

C’est seulement après qu’on m’a dévoilé ce qui m’avait préoccupée : dans la guerre est-elle la préoccupation du droit politique ? il fallait voir que la pré-occupation est ce qui occupe avant. Je savais que je filais un mauvais coton. Là, on arrache le point d’interrogation et on en fait le crochet du capitaine crochet pour crocheter une écharpe qui servira à s’étrangler à la remise des copies un crochet par un agréable déjeuner avec une camarade khâgneuse. Parce que dans vacances, il y a du vide, alors il faut commencer à le faire aussi vite que possible. Dans sa tête à défaut du bureau où les feuilles et les promesses de devoirs s’entassent. Mais le devoir est secondaire en vacances, il découle du droit, et non plus le droit de dormir découle du devoir bâclé ou accompli. Bazardez-moi toutes ces antiquités. Ce sera peut-être un moindre mal : après tout, le devoir est parfois plus agréable de ce qu’il n’est pas (encore) une contrainte. On en reparlera certes la veille de la rentrée. Pour le moment, VALE !

17 décembre 2008

Brocante philosophique : les choses

poltiques. Sans Pérec.

Ma substance pensante ressemble à une brocante philosophique. On y trouverait un tableau représentant un être fabuleux, mi-renard, mi-lion, mi-homme (trois moitiés pour le prix de deux, c’est un lot gagnant, encore mieux que du shampoing démêlant) ; une trompette de sédition ; un trophée de chasse aux yeux pleins de pitié ; un livre de mythes vrais ; une boîte d’allumettes de la guerre, avec son certificat authentifiant son origine naturelle (du bio de collection) ; un bateau démocratique qui va dans l’eau du bain, avec en prime sa figurine de philosophe-roi ; des fers patinés de liberté, et une collection d’esprits des lois, avec des morceaux de Dalloz de tous horizons dans des éprouvettes celées.

Voilà pour mon étal. Il me faut encore aller fouiner chez ceux des autres pour trouver une poupée à corps politique, qui exprime la volonté générale quand on lui appuie sur le ventre, et un kit d’enquêteur pour découvrir l’origine de l’inégalité.