13 juin 2009
Le triste insu
§219 Le Gai savoir - Nietzsche
« But du châtiment.- Le châtiment a pour but d’améliorer celui qui châtie, - tel est l’ultime refuge des défenseurs du châtiment. »
D’où l’on peut, après l’avoir admis, comprendre pourquoi « c’est pour n’être pas la victime d’un assassin que l’on consent à mourir si on le devient ».
Voilà ce qu’il me manquait pour clore le bec de Rousseau et ma dissertation de concours.
17:22 Publié dans Souris de laboratoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : philosophie acounamatata, boulet power
02 avril 2009
Blank
Laisser-aller avant de se rassembler, soi et ses feuilles, et s’y mettre. Cet après-midi, un avant-goût des deux semaines à venir, cet état où éparpillé au milieu des copies doubles règle crayon tasse de thé gomme jus de fruit emballage de gâteau, les mots se superposent à toute vitesse dans votre esprit, jusqu’à ce que la philosophie de Descartes soit une évidence lumineuse, dont la clarté n’a d’égale que la fulgurance. Comme une page blanche au soleil, on ne voit que son éclat et rien de ce qui y est inscrit ; on comprend tout et on ne retient rien, ce qui lu est oublié, effacé, dissous. Une vérité de l’instant. Instantanément évanouie. Il faudra se trouver quelque dieu et à son ombre, admettre ce que l’on a compris mais que l’on n’embrasse plus ; admettre que les idées sont innées chez Descartes, que l’on peut connaître que la substance est complète sans en connaître tous ses attributs, sa perfection, que je pense est tantôt action, faculté, chose dans laquelle celle-ci se trouve, que les idées sont à l’image de ce dont elles sont l’idée mais qu’elles ne leur ressemblent pas. Bref, comprendre moins pour apprendre plus. Et ânonner des citations jusqu’à ne plus comprendre le sens des mots, finir par se souvenir plus de la référence que de son contenu, du chiffre de la décennie plus que du siècle. Se plonger dans l’effort pour oublier jusqu’à l’impulsion qu’il aura fallu d’abord. Et troquer le futur pour un présent si inconscient de soi qu’il passe immédiatement au passé dans notre conscience.
[Je vais sûrement poster pendant ces révisions, histoire de ne pas arriver devant ma copie en ne réussissant plus à lier deux mots ensemble. Pas spécialement envie de ressentir le devoir entier comme une introduction géante, l’horrible problématique, qui ne se formule jamais qu’au forceps.]
19:51 Publié dans Souris de laboratoire | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : khâgne, philosophie acounamatata
20 décembre 2008
Métaphore éphilochée
J’ai tout de suite vu qu’on voulait nous embobiner. Mais comme il n’était pas question de se débiner, j’ai attrapé le premier fil directeur que j’ai trouvé. Avec, j’ai brodé quelques arguments et j’ai cousu mes transitions de fil blanc. J’ai tiré tout le fil ; puis je suis arrivée au bout du rouleau.
C’est seulement après qu’on m’a dévoilé ce qui m’avait préoccupée : dans la guerre est-elle la préoccupation du droit politique ? il fallait voir que la pré-occupation est ce qui occupe avant. Je savais que je filais un mauvais coton. Là, on arrache le point d’interrogation et on en fait le crochet du capitaine crochet pour crocheter une écharpe qui servira à s’étrangler à la remise des copies un crochet par un agréable déjeuner avec une camarade khâgneuse. Parce que dans vacances, il y a du vide, alors il faut commencer à le faire aussi vite que possible. Dans sa tête à défaut du bureau où les feuilles et les promesses de devoirs s’entassent. Mais le devoir est secondaire en vacances, il découle du droit, et non plus le droit de dormir découle du devoir bâclé ou accompli. Bazardez-moi toutes ces antiquités. Ce sera peut-être un moindre mal : après tout, le devoir est parfois plus agréable de ce qu’il n’est pas (encore) une contrainte. On en reparlera certes la veille de la rentrée. Pour le moment, VALE !
11:19 Publié dans Souris de laboratoire | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : concours blanc, khâgne, philosophie acounamatata
17 décembre 2008
Brocante philosophique : les choses
poltiques. Sans Pérec.
Ma substance pensante ressemble à une brocante philosophique. On y trouverait un tableau représentant un être fabuleux, mi-renard, mi-lion, mi-homme (trois moitiés pour le prix de deux, c’est un lot gagnant, encore mieux que du shampoing démêlant) ; une trompette de sédition ; un trophée de chasse aux yeux pleins de pitié ; un livre de mythes vrais ; une boîte d’allumettes de la guerre, avec son certificat authentifiant son origine naturelle (du bio de collection) ; un bateau démocratique qui va dans l’eau du bain, avec en prime sa figurine de philosophe-roi ; des fers patinés de liberté, et une collection d’esprits des lois, avec des morceaux de Dalloz de tous horizons dans des éprouvettes celées.
Voilà pour mon étal. Il me faut encore aller fouiner chez ceux des autres pour trouver une poupée à corps politique, qui exprime la volonté générale quand on lui appuie sur le ventre, et un kit d’enquêteur pour découvrir l’origine de l’inégalité.
19:28 Publié dans Souris de laboratoire | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : philosophie acounamatata