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02 octobre 2007

« A quoi reconnaît-on la vérité d’une histoire ? »

        Sûrement aux détails d’observation. Telle est renfrognée derrière ses lunettes. Telle autre tient son stylo à distance, dans un geste de défi qui dit toute la réserve quant aux mots que l’encre forme. Renfoncée, ce n’est pas dans son fauteuil, elle a coulé sur sa chaise ; les épaules sont presque à la hauteur de la table maintenant, et le bras tendu. Former des mots, du bout de la plume. Un bruit de froissement continu, chercher dans le sac plastique le paquet de gâteau, et ces emballages individuels, bruyants. Le manipulateur du cellophane fautif a dissimulé son forfait sous la table et par volonté de discrétion prolonge le bruit parasite. Un estomac voisin renchérit. Des rires discrets s’égrènent. Les regards s’égarent. Le clocher en polarise certains. Ils auront été nombreux, croyants ou non, à chercher quelque inspiration divine du côté de cette éminence qui se détache sur le ciel gris. Pensée monochrome. Lignes bleues et gorgée d’eau. Escapade dans les monts du lycée désert. Dans l’espace dilaté vibre chaque pas. Les décisions tanguent sur la passerelle de l’entresol ; le confinement de la salle a été mis en suspens, mais l’agitation continue. Se surprendre dans la glace – une coiffure pour le moins intéressante. Aplatir la pensée rebelle et retourner à cette histoire de vérité tirée par les cheveux.     

28 septembre 2007

Gare à l'oeuf !

 

       Nous allons aujourd’hui procéder à la remotivation de la catachrèse [non, pas dans l’œuvre de Saint-John Perse] de ce fameux proverbe : « On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ».
[Ou pourquoi le pseudo de Melendili est génialement :"Je suis un oeuf brisé par la tyrannie du polycopié oppresseur"]

 

Les oeufs plus ou moins fêlés de notre société 
 

 

       Tout a commencé par un cours d’histoire sur la révolution russe. Ou tout a commencé par l’humour très enclin à la métaphore de Mimi. Je ne sais. Il n’est pas question de rejouer ici la question de l’œuf ou de la poule mais de montrer à quel point l’œuf est fécond. Explication de l’idéologie communiste, donc, et des rapports qu’entretiennent les moyens avec la faim fin : on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Ce qui au bout de quelques phrases n’a pas manqué de devenir brouillé. Quelques trésors que nous a pondu notre poule aux œufs d’or :

« L’omelette libérale ne se soucie pas de l’œuf chômeur, de l’œuf tiers-monde. »

« Aujourd’hui, il y une compassion envers tous les œufs plus ou moins fêlés de notre société. On se replace du point de vue de l’individu : gare à l’œuf ! »

La métaphore est tentante, il ne faut pas nous tendre des mouillettes perches comme cela. A notre aristocrate qui n’a pas tout gobé et conteste de façon imagée (mais sans recours à la violence carnavalesque des œufs et de la farine) : « La métaphore est culinaire, mais la pensée est bonne. »

« Le communisme, c’a été beaucoup d’œufs cassés sur le sol de la cuisine, et l’omelette, on ne l’a pas vraiment vue. » C’est malin, maintenant, il va falloir marcher sur des œufs pendant nos dissertations sur le communisme. A moins de récupérer une coquille et de se faire un casque de Calimero.  

La conclusion, sur le ton de ceci-est-une-vérité-profonde : « Si tu écoutes les œufs, tu ne feras jamais d’omelette. » Ce n’est pourtant pas compliqué crâne d’œuf.

 
      Comment cela, on voit que j’ai passé l’après-midi à travailler et que je suis au à plat ? Vous tuez mon enthousiasme renaissant dans l’œuf.

 

27 septembre 2007

Quand "ça va ?" est une question rhétorique

      J’ai un accent aigu sous l’œil gauche, un grave sous le droit et un circonflexe inversé au-dessus. J’ai du avaler par mégarde une râpe trop grande pour être digérée et trop petite pour demeurer en place sans m’écorcher la gorge. Mes yeux paraissent irrésistiblement vouloir précéder ma tête, mais je n’ai aucun sujet d’admiration ou de désir toonesque. Mon nez dégouline autant que le mois d’août a été pluvieux. Encore heureux que vous n’ayez pas le son : la toux viendrait rythmer mes plaintes.

     Je n’ose ouvrir mon agenda de peur de me faire mordre par quelque impératif hypothétique à forte tendance catégorique, l’enragé DS de philo de 6h de samedi, par exemple.

J’ai rangé un 4/10 dans l’onglet rouge « anglais » de mon trieur sans broncher. Ni en être particulièrement émue. Y’a du progrès. Car il n’y a manifestement pas que ma prof de latin de terminale que j’ai traumatisée puisque Mr. Of The Bridge a annoté comme suit : « Pas de panique ! Il faut le temps de s’y remettre… ». D’une manière générale, nous somme passés de l’angoisse au désespoir. La conscience s’est mise en veilleuse, la culpabilité a reçu congé et la résignation a pris ses quartiers après le départ de ces derniers occupants.

 

 

     Mais je m’en fous comme de l’an 40 – et même plus, à vrai dire ( puisque le prof de latin a émit le souhait de nous faire apprendre notre histoire romaine et que j’ai souvenance d’un événement de guerre des Gaules aux alentours, en 48.)

 

 

Je suis dans les petits papiers de la prof de français.
J'ai du boulot et le moral - attention asyndète !

Et les cartes de cantine sont oranges.

La vie est belle.

20 septembre 2007

20 sept. 07 Télégrammes du front

    Télégramme : version rédigée du SMS qui vous fait revoir ce qu’est une asyndète.

 

Musée dimanche –STOP- dîner à Paris avec Eleganza mardi – STOP- Mercredi : retrouvé le temps perdu plaisir de finir une dissertation à minuit – STOP-Apprendre son latin – STOP- Bâcler une ccl merdique à la hauteur du devoir après la cantine –STOP- S’estimer heureux de ne pas avoir fait une nuit blanche.

 

Philo : si pas de tendinite, miracle –STOP- Lever le coude pour secouer sa main douloureuse : vous avez manqué trois phrases.

 

Je confirme, le K participe activement à la déforestation –STOP- Je prends les paris : quand la photocopieuse explosera-t-elle ? combien de recharges d’agrafes dans le budget des fournitures ?

 

Propose le surnom de Baccante pour notre professeur de français –STOP- besoin de l’accord des susnommés : Elendili – Le vates lyricus – Inci.

 

Mr. of The Bridge fidèle à lui-même –STOP- just wanna jump off it.

 

Pas d’omelette sans casser des oeufs –STOP- la métaphore est culinaire, la pensée est bonne –STOP- vous expliquerai –STOP- humour khâgneux.

 

Fous rires nerveux et larmoyants, alors que pas encore novembre –STOP-

 

STOP aux cernes et à l’organisation digne d’une putain sans pratique (expression familiale à l’origine non identifiée)  [Ca ne vous rappellerais pas la pub pour le déodorant Narta ?]