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22 décembre 2005

Nouvelle pas nouvelle

Voici une mini-nouvelle que j'ai écrite il y a un bail... mais puisque je pars en vacances, je fais le tour de mes archives (c'est poussièreux le fond d'un PC, c'est fou).

           Etudions un peu cela. Je me penche sur un circuit sombre. Si noir qu’il ne s’en dégage qu’une multitude de lumières. Des chemins conducteurs y sont gravés. Ils se juxtaposent, s’entremêlent, se croisent. Difficile de les distinguer. Surtout que l’électricité fourmille. L’information lumineuse se déplace par sauts de puce. Voilà q’un des points luminescents rouges grenat est stoppé par une résistance. Pour un court instant, j’imagine qu’on lui donne le feu vert : elle repart sur le circuit. Certaines tâches de lumière demeurent obstinément statiques. D’autres, au contraire, s’affairent comme pour relier les sédentaires en une immense toile. Toutes sont sûres d’elles, comme mues par leur instinct vers un destin immuable. Pourquoi cette rouge-ci défile-t-elle le long d’un collier or ? Il me manque pour déchiffrer le code d’accès. Je pourrais mouliner à l’infini sans jamais l’obtenir. Le mystère des machines…

 

« Mesdames et messieurs, veuillez redresser votre tablette en vue du proche atterrissage. Please, ladies and gentlemen… » Je referme le hublot en soupirant.

 

… celui de l’humanité. Non, décidément, il me faudra du temps pour parvenir à saisir les infimes rouages de ce qu’on appelle, sans vraiment la connaître, la société.

 

 

 

18 juin 2005

Mon poème préféré, je crois

THE ETERNAL SHE

I gave
a girl my soul.

She looked at it.

Smiled faintly.

And dropped
it into the gutter.

Casually.

God! She had class.

Richard Brautigan


Pour les non anglophones, voici la traduction... Cela perd de son charme.

L'ETERNEL FEMININ

J'ai donné
à une fille mon âme.

Elle l'a regardée.

A souri jaune.

Et l'a jetée
dans le caniveau.

Négligemment.

Elle avait une sacrée classe.


J'ai découvert ce poète-romancier-novelliste américain dans Muze. Il est quasi introuvable dans les librairies françaises... Mais grâce à la belette, vous pouvez cliquer ici pour découvrir d'autres poèmes au goût acidulé.

Un petit poème de Jean Tardieu...

Cet individu était seul.
Il marchait comme un fou
Il parlait aux pavés
Souriait aux fenêtres
Pleurait en dedans de lui-même
Et sans répondre aux questions
Il se heurtait aux gens, semblait ne pas les voir.
Nous l'avons arrêté.