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16 février 2011

V&A pour cette fois

Le Victoria & Albert Museum n'est pas un musée que l'on visite pour ce qu'il contient (même si je ne dis jamais non à la sensualité d'un Rodin, serait-il difficile de savoir auquel des deux personnages appartient une main) mais pour lui-même. Je ne parle pas tant d'architecture (dont je peine encore à comprendre et apprécier l'art), que de l'accumulation de collections hétéroclites : statues, ferroneries, fragments colossaux de monuments reconstruits, vêtements anciens, costumes, salon de musique importé d'un château démoli, robe ketchup ou sièges design vieillots. On y trouve même une barre de danse à laquelle j'ai rejoint une visiteuse asiatique pour un happening improbable, futile et réjouissant. Nous avons échangé nos adresses mails, peut-être plus pour parfaire le moment que pour réellement s'écrire ; je ne sais déjà plus où elle se trouve dans mes affaires.

Après ces pas de danse, j'ai parcouru les salles au pas de course avec Palpatine pour guide. Si vous n'êtes pas amateur de beaux-arts et d'artisanat, c'est ainsi que je vous recommanderais de visiter ce musée, pour qu'il reste agréablement surprenant. La suggestion du chef : ajouter quelques traits de dérision et se lancer dans un safari photo.


La religion peut nuire à la santé.
À pratiquer avec protections.

 

N'admirez que la grandeur (le sentiment religieux des églises tient avant tout à la démesure de leur architecture - et le même effet peut être obtenu dans un semblable temple laïc) et ne culpablisez pas de ne pas contempler : il s'agit de reproductions à l'origine destinées aux étudiants des beaux-arts. Si vous aviez l'échelle, vous verriez qu'on ne s'est pas moqué d'eux et qu'on n'a pas mégoté sur le matériau - à ce demander si la voyage en Italie et autres n'aurait pas été plus rentable.  

 

Il est venu le temps des cathédraaaaaaleuh pixels,
le monde est entrééééé dans un nouveau millénaire.

 

Et pour vous achever
(demandez donc à la statue d'à côté) :

 

La qualité des photos est vraiment pourave, mais c'est le problème du gigantisme de pixel : il est très difficile de réduire proprement un mammouth. Si vous avez des suggestions de logiciels ou autre...

11 février 2011

Disney(Eng)land : once (more) upon a time

Il était une fois, dans un royame fort uni, au bout de l'avenue, un hôtel à rejoindre un château de conte de fée nommé Harrod's.

La légende ne sait trop si c'était un piège de cristal (non, pas croisé Bruce) un mirage...

 

... ou une dépendance de la sorcière de Hansel et Gretel (mais c'est chez Fortnum and Mason qu'on trouve du fudge au peanut butter).

 


Il y a en effet quantité de maisons musées hantés, par la Méduse au Victoria and Albert Museum...

 


... et par les figurants de Jurrasic Park au musée des sciences.

 

Mais tout est bien qui finit (bien, bien, mais à condition d'y retourner) ;
je laisse le livre de conte à la British Library et fais mes adieux à King Cross,
dernière vision de Disney(Eng)land.

14 janvier 2011

Jupons nippons

Expo de mode japonaise au Barbican... cela s'annonçait un peu barbant de la barbichette. J'ai traîné les pieds pour y aller, mais même en les regardant, j'y ai vu de fort jolies choses.

 

Photobucket

 

 

Du coup, j'ai un peu relevé la tête et j'ai essayé de comprendre ce qui pouvait amener à payer pour voir des fringues sans même l'excuse de penser à les acheter - *profond soupir palpatinien*.

Pour la troisième fois de ma vie, je flash sur un manteau, long, avec un pan de tissu du dos rabattu vers l'avant de sorte que les bras en sortent comme de dessous un poncho non ramolli et que le haut du menteau ressemble à paletot, qui ne donnerait même pas l'impression d'avoir pris feu sur quelqu'un de grand (souvenir d'essai malheureux su paletot marionien). Des deux autres manteaux which made me go mental, l'un a été aperçu dans la vitrine d'un grand couturier à Florence, un haut type veste d'officier, qui tenait pour le bas de la robe avec faux-cul ; l'autre, sans commune mesure, certes, a été acheté chez KanaBeach et c'est celui que je porte à présent.

Mais un manteau, cela ne me dit pas grand-chose sur le pourquoi de notre présence ici. La première salle est censée ouvrir un dialogue Occident/Japon mais comme on ne peut guère me désigner qu'un carton rouge pour mon ignorance du pays du soleil levant, je n'y comprends pas grand-chose. Une robe cinglée de toutes parts m'amuse et le rectangle boursouflé sur le kimono des geishas prend ici l'allure d'un parachute prêt à être déplié. Déjà, Palpatine me corrige : si la protubérance est dans le dos, c'est qu'il s'agit de filles de bonne famille ; les geishas, elles, l'ont devant, afin que cela soit plus commode à dénouer. Bon, j'essaye quoi. Il y a des trucs totalement informes pré-mangés par les mites mais ce sont quelques pièces plus coupées qui me font penser à une remarque de Bergson sur la mode : toutes les modes sont en soi risibles, de part la rigidité que les vêtements imposent à la souplesse du corps. Ce n'est qu'une fois la mode et l'émoussement de l'habitude passés que nous prenons conscience de l'arbitraire des formes des habits. L'exemple qu'il donnait, je crois me souvenir, était celui du chapeau haut-de-forme qui risquerait aujourd'hui de passer pour un déguisement. C'est à cet exemple temporel (les modes qui se succèdent dans le temps) que vient se raccrocher le décalage géo-culturel mis en exergue par l'exposition. Je tiens une piste. La robe au col déroulé sur la moitié du visage n'en fait manifestement pas partie, mais la traîne minuscule qui la termine comme un pied de fantôme qu'on aurait débarassé de son boulet m'amuse. On a les amusements qu'on peut. 

Je joue aussi à prendre des photos -interdites, mais le vigile joue avec son téléphone portable. Je prends les grands pendrions de mousseline blanche pour cadrer une robe de molleton brut qui donne envie de se rouler dans la neige avec.  Des ombres, des bouts de mannequins, des pans de tissu : en les mettant en scène, je commence à comprendre - que certaines pièces exposées sont à appréhender comme une réflexion (sur le corps, sur nos  habitudes...), comme une oeuvre, indépendamment presque de l'art-isanat du couturier. Du tissu rouge coupé à la hâte mais d'un seul tenant englue un groupe de mannequins, habillés et fait prisonniers par cette grande bande rouge accrochée au plafond. C'est de la mise en scène ; une installation, faudrait-il dire.

On tourne autour des modèles, je tourne autour du pot-aux-roses, je le sens. Des mises en scène de modèles qui interrogent notre rapport au corps dans nos habitudes, oui... mais des modèles qui ne sont pas toujours fait pour être portés et qui ont parfois besoin d'être regardés sous toutes les coutures pour retrouver un peu de mouvement. Et voilà ce qui manque : le mouvement.


Certes, parfois la pose du mannequin est si expressive qu'elle ne semble pas une posture figée mais un geste suspendu, comme ces mains sur les hanches qui gardent encore l'autorité qu'elles auraient eu à la taille mais font tomber les gros manchons des poignets avec infiniment plus d'élégance (en plus cela doit tenir chaud ; je veux !).


Certes, certains vêtements - et ce sont finalement ceux qui me plaisent indépendamment du contexte de l'expo qui m'oblige à les resituer dans une démarche- suscitent à eux seuls le mouvement (pas sûr qu'ils acceptent le mouvement du corps, d'ailleurs, et soient vraiment mettables). Mais la plus grande partie ne fait que défiler sous nos yeux sans prendre d'ampleur, sans prendre vie et les vidéos projetées me semblent affreusement longues (impossible de feinter Palpatine et de lui faire sauter un bout) jusqu'au moment où les défilés se font spectacles, avec des ballons de couleur qui volent au-dessus des mannequins devenus Sims. Ces auréoles globuleuses me plaisent beaucoup et encore plus les danseurs qui s'en mêlent et font déchoir les mannequins en coupant les fils. Puis des danseurs ajoutés aux mannequins, on passe aux danseurs habillés par le couturier et là, oui, là cela fait sens pour moi, aussi bizarres et dérangeants les gros volumes en mousse de Kawakubo soient-ils, qui rendent les corps difformes, aussi dubitative que puisse me laisser Cunningham.

Je sors finalement de l'expo avec une toute petite liste :
- le manteau oxymorique (le long paletot) ;
- la veste-tailleurs à poignets-manchons ;
- une sorte de veste d'officier bleu marine en mousseline ;
- la robe qu'on n'a même pas besoin de faire tourner pour qu'elle soit virevoltante.
Je ne me roule même pas par terre pour obtenir en plus la robe qui donne envie de se rouler dans la neige et comme j'ai passé l'âge des caprices, j'écarte également la robe avec un col-collerette fait de poupées de chiffon. C'est très zen, non ?

12 janvier 2011

On se le reflet, ce voyage ?

[Question purement rhétorique, les billets pour le premier week-end de février sont déjà sur mon bureau.]

 



Fortnum and Mason drive me crazy.



Théâtre d'ombres devant le théâtre national.



Les promenades nocturnes, ça me branche.

 

Lumières Tamisées.


Autre effet in/out, au Barbican cette fois-ci.

 


Un ours et un canard qui aurait pu avoir trois pattes cassées au self du Barbican s'il fallait en juger par mon enthousiasme pour la découverte du bubble and squeak (pomme de terre et chou- atténué par divers ingrédients qui nous l'ont d'abord fait prendre pour de l'asperge puis du poireau, pour vous dire) mais surtout du flapjack, qui renforce mon union avec la patrie de Jack, en quelque sorte un bol de flocons d'avoine rendu transportable par du sirop de sucre roux. C'est exactement ce qu'il me faudrait  pour tenir avant les spectacles.