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19 février 2016

La choré de la graphie

Density 21.5

Une danseuse vêtue d'un académique asymétriquement recouvert de voile furète en avant-scène. Alors qu'elle ne décolle pour ainsi dire jamais du sol, l'image d'un colibri s'impose à moi et, une fois de plus, ce paradoxe se rappelle à moi : il faut être extrêmement ancré dans le sol pour paraître léger. Alors oui, la densité est sûrement la meilleure métaphore qui soit pour matérialiser la présence scénique.

Je ne pousse pas la réflexion plus loin : les huit minutes sont déjà écoulées. En même temps, la musique est de Varèse ; point trop n'en faut. (Au cas où vous vous demanderiez, 21.5 est la densité de la flûte en platine pour laquelle a été composé le morceau.)

 

Dialogue with Rothko

Je ne connais Rothko que de nom, mais ce nom ne me disait rien qui vaille. Depuis L'Anatomie de la Sensation, je doutais pouvoir apprécier un spectacle de danse inspiré d'un peintre qui ne me parle pas. C'était sans compter sur l'intelligence et la sensibilité de Carolyn Carlson, qui interroge le geste du peintre dans un univers visuel dépouillé. Sauf (vidéo)projections ponctuelles de quasi-monochromes noirs (et rouges, parfois, derrière le noir), les deux toiles disposées côté jardin et en fond de scène resteront blanches. Car c'est sur nous que Carolyn Carlson projette son mouvement. Une Pollock de la danse.

Les gestes de ses mains sont incroyables de vitesse et de précision : on croirait la voir signer en langue des signes, tracer un trait, retirer un gant, boutonner une veste jusqu'au menton, tracer, nettoyer, gommer, ajuster mille détails visibles d'elle seule, qu'on devine seulement à mesure que ses mains fébriles les révèlent, sans que l'on puisse tout à fait les suivre. Ce mouvement à la lisière de la pantomime n'en est pourtant pas : postuler un sens l'enfermerait dans un mystère indéchiffrable ; l'absence de sens ne le condamne pas à l'absurde, au contraire : il peut être poésie, résonance infinie et indéfinie de gestes qui sans cesse en invoquent et en évoquent d'autres, sans qu'ils puissent jamais être assignés à une signification définie.

Ce langage de signes me fascine car il interroge le mystère de la danse : comment le mouvement peut-il faire sens sans en avoir un ? Parce qu'il en a mille ? Il ne faudrait pourtant pas qu'un geste puisse tout dire, car alors, il ne dirait rien ; pris dans un réseau d'échos – une chorégraphie –, son spectre se réduit en même temps que l'ambiguïté demeure et éveille à son tour d'autres échos. Le sens se modifie par surimpression, comme le black over red. Pas noir. Pas rouge et noir. Rouge puis noir. Noir teinté de rouge. Geste teinté de celui qui précède. Black, Red over Black on Red. Les superpositions n'en finissent pas. Over: je n'avais jamais fait le lien entre ce qui recouvre (cover) et la fin, que l'on décrète alors (game over), peut-être un peu vite, et que l'artiste, lui, prend pour commencement. Ne se dévoile que ce qui a été recouvert…

« Je croyais qu'elle allait jouer avec la peinture.
- Mais elle a joué avec la peinture.
- Non mais pour de vrai. »

 

Voir double

Je ne m'en suis rendue compte que la veille de la représentation : j'avais déjà vu Double vision. Je revois sans réviser mon jugement – à ceci près que la petite salle de Chaville me semblait plus adaptée, le miroir immergeant davantage dans un univers qu'il diffracte difficilement pour les spectateurs de Chaillot passée la moitié de la salle…

Il y a toujours cette ambiguïté organique dans la première partie : on ne sait si Carolyn Carlson, enserrée à la taille dans une jupe qui se prolonge sur toute la scène et sur laquelle sont projetés des extraits du monde naturel, feu, neige, œil, globules… fait corps avec une nature cyclique, où elle puise son énergie (les globules), ou bien si elle est entravée, empêtrée, condamnée par la biologie, où la vie se définit par rapport à une mort certaine (les fourmis rouges qui lui passent sur le corps, brrr). Selon que l'on est plus sensible à l'un ou à l'autre, on en tirera une impression de plénitude (Palpatine) ou de trop-plein anxiogène (Mum et JoPrincesse).

À la nature cyclique succède la ville linéaire, avec ses files ininterrompues de chiffres et de voitures qui défilent sur des bandes verticales entre lesquelles s'intercale une ombre noire. Tandis que le monde naturel demande à ce que l'on fasse corps avec lui, le monde urbain est un monde dans lequel on s'insère – et la silhouette de disparaître derrière une bande, pour reparaître devant une autre, sans que l'on sache très bien si elle a plus de réalité que son ombre projetée. Je ris intérieurement à l'oxymore préjugé d'une dame de 72 ans s'aventurant dans la streetdance, mais la cagoule cache en réalité un acolyte. Peu importe, la poésie ludique de la silhouette s'inclinant très légèrement alors que l'image mouvante la projette sur des rails, comme un véhicule de jeu vidéo, est bien de la chorégraphe calligraphe.

La courbe naturelle O et le trait urbain | fusionnent dans une troisième partie ⎋ (on/off), celle de l'imaginaire et de la pensée capable de synthèse, de symbiose… et de prolifération anarchiques des images. Filaments qui ondulent sur les murs, graphies projetées en cercles concentriques au sol, au gré des traits qui gouttent depuis un panneau, auxquels se mêle bientôt un essaim de cubes tourbillonnant comme le gif d'une molécule ADN… et Carolyn Carlson qui tourne, qui tourne la-dedans… « J'ai l'impression de voir l'intérieur de ma tête » résume JoPrincesse à la sortie. Palpatine approuve. C'est effectivement à peu près la cartographie de mon esprit lorsque je m'auto-saoûle. Avec son rythme effréné et sa bande son qui vire à la bande bruit, le spectacle vomit les cogitations de nos têtes encombrées sur scène. On en sort épuisé.

14 février 2016

Professional asshole

Steve Wozniak, rapporte Vikram Chandra, aurait qualifié Steve Jobs de rugged bastard. Dans le film de Danny Boyle, c'est asshole. Et, ma foi, l'un comme l'autre sont un assez bon résumé du personnage fort déplaisant qui nous est montré. Asshole envers Lisa qu'il refuse de reconnaître comme sa fille, asshole envers la mère de celle-ci, à qui il se contente d'écrire des chèques, asshole envers ses collaborateurs et notamment l'équipe de l'Apple, dont il refuse de saluer le travail, et asshole envers l'autre Steve, donc, qui a tout de même fait tout le boulot technique - tout le boulot tout court ? C'est quand même là le mystère à l'origine de la fascination pour cet asshole : il ne fait rien, et pourtant, sans lui, il n'y a rien. Que fait-il au juste ? lui demande Steve Wozniak dans la fosse d'orchestre du War Memorial Opera House, quelques minutes avant la présentation sur scène d'un nouveau produit. I play the orchestra. Réponse géniale. Comme le chef d'orchestre, on ne sait pas s'il sert toujours à quelque chose, mais sa place est là, inamovible. Son rôle est d'incarner Apple. Ou NeXT, l'ordinateur sans OS qu'il présente après s'être fait virer de sa propre boîte. Car Steve Jobs y croit. En lui, en ses produits, en ses coups de bluff. C'est en cela qu'il a su se rendre indispensable : il est là pour y croire, y croire tellement fort que l'on ne peut pas, à son tour, s'empêcher d'y croire - il est toujours plus facile d'être convaincu par quelqu'un qui est lui-même convaincu. Steve Jobs est une illusion, qui persiste alors même que l'on sait que c'est une illusion. Son assistante flippe lorsqu'elle comprend qu'il bluffe, que c'est un produit imaginaire qu'ils vont présenter, dans l'unique but de se faire racheter et de réintégrer Apple ; elle flippe, mais elle veut y croire, et reste - alors même que, de son propre aveu, elle pourrait se faire embaucher n'importe où sur l'instant. D'une manière générale, les gens qu'il a envoyé bouler ne cessent de revenir à l'attaque,  d'essayer de le faire revenir à la raison, de lui trouver des excuses. Le film insiste particulièrement sur le sentiment de rejet qui lui viendrait d'avoir été adopté. Mais comprendre n'est pas excuser, et le film a beau finir - l'espoir est humain - sur une inflexion de son comportement, il n'en demeure pas moins, tel que représenté, un asshole. Un brillant asshole certes, mais un asshole. It's not binary, lui lance Steve Wosniak, you can be decent AND gifted at the same time. AND confondu avec XOR : on renverra Steve Jobs réviser ses tables de vérité. 

Reste que Steve Jobs réussit un tour de force similaire à celui de son personnage éponyme. Une fois les one man shows retranchés (filmés, ils ne permettent pas à la fiction de s'y immiscer et d'instaurer une distance nécessaire à la construction d'un portrait), il n'y a pour ainsi dire rien à montrer. Et pourtant, le scénariste réussit à instaurer une tension dramatique à partir d'une matière assez peu cinégénique, en concentrant le film en trois scènes, sur les instants précédents les présentations de lancement du Mac, du NeXt et de l'iMac. À chaque fois, retour des mêmes personnages, des mêmes schémas et des mêmes tensions exacerbées par la fébrilité des préparatifs ; à chaque fois, on creuse davantage, on s'interroge, on constate : Kate Winslet est parfaite en assistante qui n'en dit pas trop mais n'en pense pas moins, aux côtés de Michael Fassbender qui, comme toujours méconnaissable, incarne l'énigme d'un asshole devenu une icône pour des millions de fidèles consommateurs. 

13 février 2016

Writing fiction, coding software

[Quatrième et dernière chroniquette sur l'essai Geek Sublime: Writing Fiction, Coding Software, de Vikram Chandra]

Identité binaire

« Fiction has been my vocation, and code my obsession. » (p. 9) Writing Fiction. Coding Software. La plupart du temps, les deux restent juxtaposés, dans des chapitres dédiés. C'est un peu frustrant au début et c'est au final le principal reproche qu'on pourrait adresser à l'essai de Vikram Chandra. On sent cependant des interrogations communes, et la question d'un « beau code » n'est pas uniquement celle de la dimension créatrice dans la programmation ; il y a en filigrane, dans l'écart du code à la littérature, la recherche d'un sens – et sa vanité. Coder est excitant, mais le développeur Vikram Chandra sent qu'il lui manque quelque chose ; il passe à la fiction. Écrire de la fiction lui est essentiel, mais le romancier s'épuise dans la re-création d'un monde qui ne cesse de lui échapper. « Perhaps this is why I have always turned to coding with such relief : I can see cause and effect immediately. Write some code, and it either works or it doesn't. […]
Poetry has no success or failure. Poetry waits to manifest. » (p. 198)

 

Sanskrit

Langue littéraire et langage informatique

Le sanskrit est dans l'essai de Vikram Chandra le plus fragrant sinon l'unique véritable point de convergence entre la langue littéraire et les langages informatiques. La grammaire du sanskrit, explique-t-il, obéit à des règles aussi précises que celles d'un langage informatique, avec : 1) des règles qui fonctionnent comme définitions, 2) des méta-règles, qui s'appliquent à d'autres règles 3), règles qui servent de base à d'autres règles (heading) 4) des règles opératoires. Certaines règles sont sensibles aux contextes quand d'autres ne le sont pas ; certaines peuvent en écraser d'autres, d'autres s'appellent récursivement, d'autres encore héritent de multiples méta-règles… L'application de toutes ces règles permet de générer une phrase grammaticalement correcte et ce ne serait donc pas pour rien que la grammaire sanskrit mis en forme par Panini a été comparée à la machine de Turing (je décline toute compétence et pour le comparant et le comparé de cette comparaison). Plus fun encore, Saussure, dont la théorie linguistique a alimenté les langages de programmation haut niveau, a été professeur… de sanskrit.

Langue de l'éternel

Si vous êtes un peu inculte dans mon genre (inculte par ethnocentrisme, quoi), vous avez peut-être une vision un peu floue du sanskrit, genre vieille langue qui traîne du côté de l'Inde. Le sanskrit était la langue de l'éternel (et donc des brahmanes, caste de prêtres, professeurs et hommes de loi), par opposition aux prakrits, langues du quotidien. Sankrit et prakrits ne constituent pas deux registres de la même langue (comme c'est le cas pour l'arabe, par exemple, avec une version littéraire et une version courante), mais deux langues différentes superposées (p. 103). L'usage de l'une par rapport à l'autre semble délicat : trop de sanskrit et l'on passe pour un snob ; trop de prakrit et l'on passe pour un péquenot.

Latin indien

Né dans une famille brahmane, Vikram Chandra n'a appris le sanskrit qu'à l'école. Avec la colonisation, explique-t-il, les brahmanes se sont efforcés de moderniser leurs réseaux et se sont mis à l'anglais, ce qui a porté le coup de grâce à une langue en perte de vitesse. L'apprentissage scolaire du sanskrit rappellera sûrement celui du latin à certain d'entre vous : « In sixth grade, I began to learn Sanskrit as a compulsory subject at school, and a vast, stifling boredom engulfed me immediately. » L'ennui vient certes de l'apprentissage par cœur, mais surtout : « Sanskrit came to us surrounded by a thick cloud of piety ans supposed cultural virtue. » (p. 202) Vous n'entendez pas comme un écho d'Horatius Coclès ? Cloelia virgo ? Tous les exemples très moraux de nos grammaires latines ? Ce nuage de piété et de virtu nous dissimulait tout un pan beaucoup plus amusant de la culture latine, persiflage et érotisme inclus (il faudrait que je retrouve ce poème de Catulle (je crois) qui commence de but en blanc par « Je t'encule »).

« Our Sanskrit lessons were replete with High and Serious Enlightenment » (p. 203) L'ironie de la chose, a découvert Vikram Chandra, c'est que les gamins de sa génération dévoraient des comics tirés de la culture sanskrit – avec une bonne dose de combats, d'intrigues et de sexe, « all the gore and romance dear to a twelve-year-old's heart » (p. 201) –, mais ces comics étaient disponibles dans à peu près toutes les langues, hindi, tamil, anglais… sauf le Sanskrit !

L'autre et l'héritage colonial

Schizophrénie culturelle

« [I] believed implicitely and stubbornly in reincarnation despite a devotion to Enligntenment positivism » (p. 45). Le paradoxe résume assez bien l'espèce de schizophrénie culturelle créée par l'héritage colonial. Vikram Chandra raconte le soulagement de découvrir les théories littéraires indiennes après avoir étudié la critique littéraire occidentale en cours. Il s'y retrouve et peut enfin comprendre pourquoi il est ému par un certain type de structure narrative, considérée comme pré-moderne et, implicitement, comme inférieure. Quoiqu'elle ait été condamnée au silence, il a conservé une sensibilité toute indienne : « The fractures induced by colonialism hadn't eradicated these aesthetic preferences from within me or my own culture ; they remained embedded in practice, in the shapes of the temples and in Indian movies and spoken language and my novel. But a certain silencing had happened, so that what was known couldn't be spoken, so that this longing had no language in which it could be uttered. » (p. 93)

Moderne toi-même

« The cult of modernity, in order to demonstrate the newness of modernity, needs to always insist on the chasms that separate modernity from the past. The modernity of colonialism insisted on a corresponding un-modernity in the regions it conquered. It had to, in order to justify its own presence in these areas of dakness. » (p. 94) Au lieu de reconnaître l'altérité de la culture indienne, la puissance colonisatrice l'a reléguée au rang de sous-culture. Et quelque part, cette vision s'est durablement implantée, car la modernité est recherchée pour elle-même, et par imitation de l'Occident.

Communauté d'opprimés

Sous le prisme colonisateur, l'Inde est vue comme primitive, puérile… féminine : « The Indian subcontinent itself has often been figured as female by the West. » (p. 195) Je ne crois pas avoir jamais rencontré ce parallèle dans les extraits édifiants des manuels d'histoire ; il en dit long sur la place des femmes dans les sociétés occidentales de cette époque. Je ne sais pas si c'est d'avoir été mis dans le même sac, celui des « inférieurs », mais Vikram Chandra a une sensibilité toute particulière sur la question féministe (cf. la partie sur la place des femmes dans le milieu informatique). Il y a dans sa réflexion un continuum entre gender et colonialisme, et ses remarques sont d'autant plus pertinentes qu'il adopte un point de vue original et décalé sur ces questions (ce n'est pas tous les jours qu'un romancier développeur indien nous parle de féminisme et d'héritage colonial).

L'un des principaux reproches adressés par la Grande-Bretagne à la culture indienne était d'être sexuellement dégénérée. La société indienne s'est réorganisée sous le coup de cette accusation et a procédé à la construction d'un nouvel hindousisme nationaliste. Les anciennes histoires, notamment, ont été réinterprétées comme métaphoriques : « The stories were spiritual, not sexual ; they couldn't – or shouldn't – be both. » (p. 187) Certains artistes ont pour ainsi dire disparu de l'histoire à ce moment-là, telle la poétesse-courtisane Muddupalani, figure acceptée et célébrée à la cour, mais vue comme débauchée et corrompant son art par les colons. C'est une réécriture ou plutôt un effacement de l'histoire comme il en existe partout (encore que c'est peut-être un biais occidental?), mais l'occasion d'une mise au point salutaire par l'auteur : « Premodern India was by no means a utopia of gender parity and sexual freedom, but many beliefs and practices we may firmly beleive to be 'traditional' and 'eternal' are in fact of very recent manufacture. And modernity is infused with its own virulent strains of misogyny and fear of women's sexuality. » (p. 190)

Angles morts, pensée vivante

On a toujours besoin de quelqu'un d'extérieur à soi, à sa propre culture, pour nous renvoyer une image de nous-même – et néanmoins d'assez proche pour qu'on puisse admettre cette image sans l'accuser de distorsion. Car cette image est toujours différente de l'image que nous nous étions forgée : sauf le détour par autrui, jamais on ne se voit avec ses angles morts. C'est déstabilisant, un peu, salvateur, aussi, et passionnant, très. Enfin je trouve. Même si, Occidentale jusqu'au bout des ongles, je peine à me détourner de mes goûts « naturels » (culturels, en réalité), pour me tourner vers d'autres cultures. Clairement, le quai Branly ne m'attire pas ; l'altérité est trop prononcé pour que cela me parle. Alors j'y vais petit à petit, empruntant les passerelles que je peux : j'entre dans la danse nippone avec le no ; j'espère passer de la philosophie occidentale à la sagesse orientale en suivant François Jullien… C'est maigre, c'est timide, c'est encore très ethnocentré. Alors je suis fort heureuse quand je suis prise par surprise et intéressée malgré moi à ce qui, je pensais, ne me parlerait pas – d'où peut-être que j'ai passé tant de temps à vous parler de Vikram Chandra. Ça vous a parlé, au moins ?