29 novembre 2006
La bataille de polochons : la revanche
... la vengence est un plat qui se déguste lentement. Surtout, affalé dans sa chaire chaise de professeur philosophique (la chaise ou le prof, à vous de choisir !), prendre bien trois secondes entre chaque mot et cinq entre chaque phrase. Je vais vous lire un texte... non ! je pensais qu'il allait nous faire des origamis là... de Flaubert... publié de manière posthume... Et là, suit l'histoire d'un pauvre petit bourgeois qui cherche à se donner de grands airs par la lecture rapide qu'il a faite d'Hegel.
Bouvard et Pécuchet : je vous retrouverais le texte un de ces 4'
Sa voix mettait en gras les passages qui nous étaient spécialement dédiés ; autant vous dire que de la rose des vents littéraire, on a surtout reçu les épines. Il a replié consciencieusement ses deux feuilles, un peu comme on range la lettre d'un ami qui vous a annoncé une excellente nouvelle, et il les a posées, satisfait, sur les cahiers de texte de la classe.
Reprenons le texte dégueule d'Hegel...
22:10 | Lien permanent | Commentaires (5)
28 novembre 2006
Culte : la fétichisation de l'oreiller
18:27 Publié dans Souris de laboratoire | Lien permanent | Commentaires (4)
23 novembre 2006
Cher Père Noël,
Je serai très raisonnable cette année, je ne demande qu'un malheureux
retourneur de temps
[...]
[ Time goes back so slowly so slowly ]
[...]
° Qui est assez vicieux pour penser qu'une fois le retourneur en poche, j'en profite pour revenir en arrière et demander d'autres cadeaux ? C'est pour un usage strictement professionnel.
° HP a de beaux jours en HK... entre le phénix de Mallarmé, les Hermione en puissance et la séduction potterienne, mon coeur balance !
23:42 Publié dans La souris-verte orange | Lien permanent | Commentaires (5)
19 novembre 2006
C’est un nouveau roman, ce n’est pas une belle histoire
… c’est une écriture d’aujourd’hui. Génération zapping avant l’heure. Imaginez que vous êtes assis dans votre canapé avec deux amis ayant chacun une télécommande et des goûts très différents. Ils n’arrêtent pas de se battre, de changer continuellement de chaîne. Un grand plan de bataille de péplum dérive en un regard larmoyant d’un baiser bien mélo. Et au moment où les deux bouches allaient s’unir, vous vous faites agresser par un zoom sur le dard d’une espèce rarissime de scorpion qui habite dans le désert sous les touffes de cram-cram. Alors que vous commenciez à vous intéresser malgré vous aux vertus piquantes de ces boules sèches, vous entendez la question fort épineuse de qui veut gagner des millions. Vous n’aurez pas le dernier mot, Louis de Funès est déjà en train de vous seriner que Monseigneur, il est l’or, l’or de se réveiller. Et effectivement, sursaut musical de Simple plan dans la pub de Citroën. Ce n’est pourtant pas compliqué, le mobile du crime ne peut être que l’héritage. 25 cm la minute et 150 SMS offert pour le premier mois de souscription. Un mois, c’est la durée de gestation du scorpion. L’autre pleureuse du mélo est maintenant en train d’éplucher son horoscope – ascendant agaçante.
Très amusant à écrire. Moins à lire, surtout quand cela s’étale sur une vingtaine de pages. Les images se succèdent, s’impriment, se fondent les unes aux autres, et au final, vous avez passé la soirée dans un puzzle d’images dont on imagine les manques et que l’on colle tant bien que mal à la suite en un nouveau scénario. L’entremêlement des voix tisse un récit et noue l’intrigue, mais là, c’est étourdissant. Il me tourne la tête. Il est épuisant. Il faudrait des conjonctions de coordinations. Des conjonctions de subordination seraient les bienvenues. Il faudrait vraiment. Ce hachis en pages grammage 90g, 12 cm par 19 cm, sur 476 pages, c’est beaucoup. C’est amusant pourtant. C’est étourdissant. Assourdissant. S’il vous plaît, monsieur Claude Simon, ne voudriez-vous pas demander à Kant de vous prêter quelques mots de liaison ? Vous n’êtes pas liés tous deux ? C’est fâcheux. Tentez Hegel, alors. A lui non plus, ça ne lui fera pas de mal d’apprendre en retour à arrêter le fil de sa pensée de temps en temps. Sur ce, filons. A l’anglaise si cela vous chante. Et si cela vous enchante, tant mieux. Le désenchantement n’est jamais bien loin.
- Les Géorgiques, Claude Simon, éditions de minuit
- Pas de connaissance précise de la gestation du scorpion, ni de l’opérateur à contacter pour l’offre mobile. Et je sais encore moins si la mélo a réussi à ne pas pleurer à son mariage. Quant à Louis de Funès, pas d’inquiétude, sa cassette est toujours bien gardée.
- PS après quelques pages supplémentaires de lecture : en fait, on s'y fait. On se fait au fait d'être dans l'incertitude. Puis l'écriture est assez virtuose. Affaire à suivre.
21:20 Publié dans Souris de laboratoire, Souris de médiathèque | Lien permanent | Commentaires (7)