19 février 2007
Tu es ennuyeux comme un amendement qui se développe.*
Je sais, merci. Et c’est reparti(e).
Perles acides. De petites comparaisons railleuses, des railleries cyniques et des cynismes perfides (non, j’arrête là, le rythme quaternaire a moins de force.) qui ne font pas avancer la conversation sinon de manière totalement rhétorique, mais qui possèdent une indéniable classe. Surtout quand elles sont assénées avec aplomb, culot et impertinence – encore que négligence, fausse naïveté et sourire en coin font aussi leur effet. C’est le piquant d’une conversation acerbe et l’à-propos badin. Aussi brillantes qu’artificielles, ces pointes verbales tournent parfois à l’habit chamarré d’une certaine vacuité incolore (un peu comme cette phrase). Image du dandy décadent en somme, who “would do anything for the sake of an epigram.”** Plus rien que l’artifice poussé au paroxysme de son habileté, quitte à ce que le cynisme chasse définitivement toute sensibilité: "He cuts life to pieces with his epigrams." ** Mais au fond, tout langage n’est-il pas que liaisons grammaticales plus ou moins dangereuses ?
* Non, ce n’est pas de moi mais de… Balzac, La Peau de Chagrin
** Qui n’a pas reconnu les aphorismes du maître du wit ? in The Picture of Dorian Gray
Et puisqu’il n’y a pas que les littéraires à manier la langue de Molière de vipère, une petite parole de l’homme politique aux formules assassines, j’ai nommé… Clémenceau : « On reconnaît un discours de Monsieur Jaurès à ce que tous les verbes sont au futur. »
Pure gourmandise acidulée. Pour les gourmands qui en redemandent ... Allez faire un tour chez un pianiste lettré (si, si)
19:17 Publié dans Of mice and writing | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : perles ; epigram