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19 juin 2007

Légume, HK et le syndrome Clairefontaine

       L’hypokhâgne s’achève. Nous aussi par la même occasion. On se traîne, pas envie de se plonger derechef dans les œuvres de l’année prochaine, mais toute activité non hypokhâgneuse nous semble fade. L’hypokhâgneux est désœuvré – le Vates Lyricus mis à part, qui a eu un regain de motivation pour le latin. On n’aimait plus les week-ends, va-t-on snober les grandes vacances ? C’est surtout la transition qui est dure. Etre un légume cuisant sur la plage ne présente pas de problème notoire ; devenir un légume, si. Parce qu’un légume n’est normalement pas doué de conscience, il ne peut par conséquent ni constater ni déplorer son état végétatif.

 

        Alors dans cet entre-deux, on se remémore. Les grands moments, les phrases cultes, les délires mythiques ; en cours, à la cantine ou en boîte.  Nous n’avons pas organisé de dîner majestueux de fin d’année comme les HK de Nancy (mais c’est une idée à garder pour l’année prochaine), plus modestement, un pot au café du coin avec la classe de latin. Il s’en faut de peu que ça n’ait tourné à la nostalgie

 

       Mais déjà l’année prochaine se profile. On nous brandit le spectre de la khâgne à tous bouts de champ. Vous savez, il y a un gap entre l’hypokhâgne et le khâgne… Vous savez, vous allez devoir travailler… Vous savez, il y a autant de décalage entre la Terminale et l’hypokhâgne qu’entre l’hypokhâgne et la khâgne. Etant donné que j’ai ressenti ce passage-là comme un saut du CP au lycée, je ne peux même pas imaginer celui-ci. A ce rythme, on ne va plus changer de monde mais de galaxie.

 

      Nouveauté également pour cette année : le syndrome Clairefontaine (copyright MLD) commence dès juin – et non plus lors des traditionnelles courses de rentrée, ou lors de la première semaine de cours pour les moins enthousiastes. Au moment où l’on calligraphie la page de garde, la page blanche suivante semble promise aux plus beaux traits de génie. Il y a belles lurettes que j’ai troqué la lourde organisation du cahier pour la folâtrerie des feuillets volants (avec comme intermédiaire, souvenez-vous, le cahier à spirales, véritable hérésie vis-à-vis du traditionnel cahier relié), mais le syndrome persiste sous de nouvelles formes. Les listes se succèdent, 99 suggestions romanesques à caractère historiques (le 100 ème livre étant comme chacun sait ineffable. Vive les private joke d’hk ayant fait un cours sur l’islam.), romans de la littérature française, et quelques ouvrages en anglais dans le texte (On ne perd jamais son temps à lire Faulkner, parait-il). Mais je crie à l’injustice !! Alors que les Lyon sont explicitement autorisés à lire les aventures de « sorciers adolescents, du moment que c’est en anglais », nous sommes pour Ulm vivement conseillés de lire les écritures saintes, au moins les livres les plus connus, si possible en anglais, et la King Jame ’s version est vraiment un must (vous noterez que le modal réduit le « si possible » à un effet rhétorique). Le nouveau best-seller de l’été : la Bible en pavé de plage.

14 juin 2007

La Comédie humaine (virtuelle)

All the world is a stage
and all the men are merely players.
All have their exits and entrances
and one man in is life plays many parts
.”

De tête, citation de Shakespeare,
je ne prétends pas à l’exactitude.

 

       L’éternelle métaphore théâtrale qui commence bien avant le côté cour de La Bruyère n’a toujours pas perdu en vigueur. On se met encore et toujours en scène.

           Les pseudos et avatars sont autant de personnages, la distribution est illimitée et le casting peut être modifié à la moindre envie. Tous sont plus ou moins des flat characters  facilement identifiables, par les quelques lignes de présentations, des couleurs ou des tocs comme la consommation de granolas, chocolat, dinausorus ou des ovni aux noms exotiques de Gaffiot ou Baillit. Les liens sont rarement précisés en début de pièce, plutôt dans les commentaires qui suivent chaque saynète. On se voit également hors de la scène sauvage mondiale (mais au public réduit), dans les coulisses d’msn.

               Les petits bonhommes verts déclament certes moins de tirades, mais la stichomythie va si bon train que les quiproquos s’enchaînent
. Les conversations msn ont souvent autant de sens qu’une pièce de Becket sans que les auteurs ne possèdent les rouages de la grammaire – ne parlons pas de l’orthographe. Si vous saupoudrez le tout de coquilles, c’est croquignolet. 

Point de vue scénario, les stage directions des blogs sont plus que jamais à la mode. L’italique a été abandonnée au soulignement didactique/emphatique/ironique de telle notion-clé, mais la didascalie nous met des étoiles plein les yeux. C’est un mode de mise à distance pratique ; une troisième personne impersonnelle endosse le ridicule du pathos ou du comique soulevé. Dans la constellation des étoiles, on peut pêcher des grandes manifestations d’émotions, *renifle bruyamment*, *essuie une larme* ; un masochisme virtuel et donc sans souffrance, *se fout une claque*, *méchant Dobby, méchant* ; des humeurs diverses et variées tels que *mode curieuse on*.  

 N’oublions pas en fin de représentations les applaudissements. Quelques larmes aux beaux passages de pathos, et puis les per-sifflements ou les bravos, à grand renfort de points d’exclamations et de smileys. Toujours maintenir une grande connivence avec son public. Et puis engager la conversation avec un metteur en scène, c’est toujours espérer qu’il accepte son texte, vienne voir sa pièce. 

Dès lors, il va sans dire que la tragédie des pseudo gothiques tourne rapidement à la comédie. Hormis pour les artistes que l’on lit/regarde/écoute avec le silence respectueux habituellement réservé aux auteurs panthéonisés, l’ironie est le maître mot. Une ironie très typographique où les lapsus sont barrés de manière révélatrice et les doubles sens ont le vent en poupe. Sans parler d’une parenthésite aiguë et d’un abus des points de suspension. Et puis la culture, les références… nous sommes très référencés, et nous aimons à le faire savoir. Mes entrées ne sont pas aussi loufoques que d’autres, mais j’ai récemment été googlisée par « bachotage » (c’est de saison, mais non pratiqué par ma pomme) et « porte jartelle » (je décline toute responsabilité en cas de déception).  

 
       Enfin le rideau se ferme : l’écran d’ordinateur fait mal aux yeux. Surtout les monologues not to be de ce type, en police 4.

12 juin 2007

Cette fin d'année ne ressemble à rien.

         Le refrain du concours blanc est fini, on commence à connaître la chanson et elle agonise bizarrement. La même phrase musicale hebdomadaire tourne en boucle, mais plus faible et ça va s’arrêter abruptement, sans même laisser la dernière note vibrer à travers les souffles printaniers -pour le zéphyr estival, il faudra repasser, il n’est pas temps. Ce dernier s’accorde étrangement au mélange de joie et de déceptions ; la grisaille n’empêche pas les coups de soleil, bretelles et démarcations vestimentaires en décalcomanie, Thalie en sait quelque chose. La fin de l’année a le goût des Sprits mangés les pieds dans l’eau d’un des innombrables bassins du château, et des carottes pas tout à fait cuites de la cantine. Plus de cours de français dès vendredi, mais les khôlles sont maintenues ; le développement durable ne tient que parce que la cum cure de la géo prend bientôt fin.
        Le conseil s’est révélé être l’arène où certains toreros ont révélé leur tranchant, et ont joyeusement mis à mort quatre hypokhâgneuses fougueuses sous les huées du public, composé de Mado pour la chaire latine (soutenant farouchement son cheval préféré, j’ai nommé Inci), et Calimero pour celle d’anglais (un yes indeed pour l’homonyme d’Inci). Vaincus ou non, les taureaux vont continuer de faire semblant d’être émoustillés à la vue d’un texte brandi et tacher de ne pas voir rouge. Ce sera rose pour moi – même si on a annulé les tablettes de Milka, enjeu du pari sur les places du classement.

       Il est sûrement temps de dresser un bilan, mais je crois que ce n’est pas possible, l’hypokhâgne ouvre déjà trop de portes pour en parcourir toutes les pistes aux étoiles, alors en faire la carte…

10 juin 2007

On the stage

   

     Quoi de mieux qu'un week-end dans l'atmosphère chaude des coulisses, le froissement des tulles, l'odeur de la laque (et du gel - toutes les publicités ne sont pas mensongères, je me suis bien retrouvée avec du "béton" sur le crâne) et les applaudissements rythmés d'encouragement ? que de se déhancher sur Grease en tutu et sur Lord of the dance de faire des claquettes en pointes ?

 

   

 [Je crois que le grand jeté va devenir ma position. Ci-dessus dans la variation du troisième acte de Don Quichotte.]

       J'en profite également pour vous faire part d'un spectacle de l'école de musique de Fontenay - la terrible équipe d'Orphée - le 20 juin à 21h30. Je ne pourrai pas y assister, et pour cause, je serai à nouveau en train de danser, mais je vous incite à y aller (et à tout me raconter, si tant est que la musique puisse être racontée), et à faire un petit coup de pub autour de vous (ou de votre blog) :


   
    Et tant que nous sommes dans les annonces officielles, je félicite Vivi pour ses résultats comme d'habitude exceptionnels à son examen de fin de cursus au cnsm. ^^