14 juillet 2008
Des chevaux, des profs et du chocolat chaud
L’avantage de notre prépa, c’est qu’elle est à cheval (et pas seulement géographiquement) sur les prépas parisiennes et celles de province. Dans les premières, les professeurs se fichent éperdument du qui intégrera, puisque si ce n’est pas untel, ce sera untelle, sa voisine de classe, et l’honneur des statistiques sera sauf. Dans les khâgnes de province, les professeurs peuvent difficilement accompagner leurs poulains, parce que ça ferait cher en stalle. « Tu n’as pas l’impression d’être une pouliche sur qui les professeurs misent ? » me demande le Vates. Peut-être, mais vise un peu le fourrage, canasson.
On a été chouchoutés, indeed. Coachés par sms, par mail, de vive voix, à 8h du matin, au déjeuner, au goûter, et à d’autres repas qu’on a inventés exprès pour l’occasion. On a passé la semaine avec notre professeur de français et celle d’espagnol du Vates, rejoints un peu plus tard par celui d’anglais. On a fait le tour de toutes les boulangeries du quartier et décerné des prix d’originalité : petit pain aux figues, petit pain à la framboise et au chocolat, croissant à la cannelle, chausson aux pommes sans pommes mais avec des figues, et un sans titre mais avec des épinards, du raisin, des pignons de pain et du sucre. On a fait la typologie de tous les chocolats chauds possibles et imaginables – mais où ranger celui de Dalloyau, si chocolat fondu qu’ils ont presque oublié d’y mettre du lait ?
Invités à chaque fois. Notre professeur de français doit économiser chaque année pour cette cagnotte concours. Peut-être a-t-on profité du budget des années entières moins chanceuses en admissibles ? Non. De la générosité. Des livres offerts, dont Moderato Cantabile, son saumon et son canard à l’orange. Et les appariteurs qui n’en revenaient pas. Encore là pour soutenir vos élèves ? Fierté réciproque. Complicité avec la Bacchante (professeur de français) comme avec une grand-mère que ne comprendraient pas les parents de ses petits-enfants (les autres professeurs). Vannage en chassé-croisé auquel elle fait semblait de nous ficher des coups de canne puis sur l’air de *vous ne perdez rien pour attendre*, se rappelle qu’il ne fallait pas « casser le matériel de travail ». Lequel matériel va devoir encore durer un an.
16:10 Publié dans Souris de laboratoire | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
[Avec le mot "untelle" tu recrées le genre androgyne... et tu empêches les filles d'être admissibles!]
Ah Mme Bacchante! Je reconnais qu'elle peut être une véritable peau de vache, mais elle sait se montrer généreuse...
Écrit par : inci | 15 juillet 2008
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