28 janvier 2007
La dissertation peut-elle être autre chose que la recherche du moindre mal ?
Thèse : en théorie, oui. La pensée qui s'emballe, l'argumentation qui se déplie, la plume qui se délie tandis que l'esprit court. La construction, le paradoxe, la vérité.
Antithèse : en pratique, non. La pensée qui se remballe, l'argumentation qui se replie, la plume qui s'arrête court tandis que l'esprit se dédit. Le choas, la contradiction, la correction (d'un trait noir, plus sévère que le rouge rageur).
Synthèse : en supplication, pitié. Stop, pause. Je ne pense plus clair. " La politique peut-elle être autre chose que la recherche du moindre mal ?" Je vous en pose moi de ces questions ?
17:06 Publié dans Souris de laboratoire | Lien permanent | Commentaires (5)
20 janvier 2007
La culpabilité sans sursis
En fait l’Eglise l’avait bien compris : on ne prend pas les gens par les sentiments - terreur et pitié larmoyante versent trop rapidement dans le kitsh – on les prend par la culpabilité.
A toutes les sauces
Pour vous vendre tous les desserts allégés du monde qui allègent surtout votre portefeuille. Avec 0% de sucre mais 50% d’aspartame, qui soit dit en passant a un pouvoir sucrant 300 fois plus important que le sucre (vieux restes des cours de première) et vous y rend donc encore plus accro. Vendredi dernier, je suis allée faire les soldes et dans la cabine d’essayage du printemps, une gentille affiche vous suggérait « Vous ne pouvez pas rentrer dans cette magnifique petite robe ? Ducon, j’essaye un pantalon… Essayez donc le programme spécial K ! En même temps, on peut toujours prendre une taille au-dessus… »
Or)donnez moins, je ferai plus.
On ne travaille pas assez. Ne pas s’arrêter pour ne pas ensuite se dire que l’on aurait pu faire telle ou telle chose et surtout qu’aurait du. Commencer toutes ses phrases par « Il faut que… », virant au mode conditionnel en temps de découragement. Le travail pour le lendemain est fait lentement ; celui pour lundi en 8, totalement inutile au point de vue de l’organisation de votre emploi du temps, passe rapidement, en s’amusant.
… DONt on ne sait que faire
Pour que vous donniez –quoi que ce soit : sang, argent…- on va toujours vous montrer que vous vous rendez coupable en ne le faisant pas. Image d’atrocités, d’enfants qui ne crient plus famine seulement parce qu’ils n’ont plus la force de crier, grimace… Informer, choquer pour faire réagir ? Certainement. Mais parfois, je me demande si voir le sourire qui succède au don ne vous donnerait pas plus envie d’aider. Juste un éclat de bonheur, même fugace.
Vous êtes priés…
Culpabilité. Je ne sais plus quel philosophe disait en avoir assez de la morale de l’ennui, qu’il voulait une morale de volonté et d’enthousiasme. Je ne sais plus qui, mais je suis d’accord.
Ca ne m’étonne qu’à moitié de lire dans notre cours d’histoire qu’à la Belle Epoque, même les croyants commencent à rejeter le dogme du péché originel. C’est tout de même plus encourageant de voir que l’on réussit à faire une chose à laquelle on s’est attelé, que de contenter (sans même satisfaire) la personne qui nous l’a commandée. Mais non, il faut : tournure impersonnelle – de la force divine ? Il faut qu’on vous écrase. C’est une sensation que j’ai souvent quand je rentre dans une église pour ce que j’y rentre…: l’architecture n’invite pas à se grandir, à s’élever au niveau des vitraux et de leurs saints. Elle vous balaie comme le misérable grain de poussière que vous êtes. Ecrasé par la pierre, les voûtes trop hautes aux clés plus qu’énigmatiques. En revanche, l’église où j’ai été avec la famille aux USA ( c’est maaal d’utiliser des abréviations anglophones…) était à taille humaine et je trouve que l’ambiance était beaucoup plus propice à exalter les nobles sentiments dont se réclame l’Eglise.
Et pour en finir, faites faire le culbuto à la culpabilité.
(sans oublier que faire faire se dit jubeo + prop. inf. )
Ne complexez pas sur vos kilos en trop. La dernière crème arnaque est là pour vous les faire perdre.N’attachez pas trop d’importance à ce bourrelet, ce pull le cachera et vous ira à ravir. J’assume mon âge avec la dernière crème antiride et je mange ce qui me plaît, puisque de toute manière, il n’y a plus de produits qui ne soient allégés. Sauf le Nutella, Dieu soit loué. Ne soyez pas timide, nous avons les moyens de vous faire parler. [ Nous avons l’intelligence de l’inintelligence de la communication !] Avec Hegel, on fait dans le travail du négatif, avec Carrefour, on positive.
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16 janvier 2007
De la tragédie du cours de français
21:34 Publié dans Souris de laboratoire | Lien permanent | Commentaires (3)
13 janvier 2007
Mimy la fine mouche
Faites place ! Faites place ! Je veux entendre une mouche voler ! Que diable, je suis la reine !
Elle ne se mouche pas du pied celle-ci, direz vous. Mouchard, apprenez à vos dépends que je ne suis pas une reine avec collerette, éventail et mouche au coin des lèvres : je suis la reine des mouches ! Halte-là moucheron ! On ne rigole pas. La mouche est une figure hautement littéraire : elle apparaît dans l’Etranger, symbolise le remord dans la pièce de Sartre. Un jour, je ferai un mémoire intitulé : De la mouche en littérature, avec plein de petites notes en pattes de mouche. Mais revenons à notre mouche. Je suis telle, avec ma belle couleur, ma taille fine et mes ailes dorées (un peu d’imagination, diantre !) dans Orphée aux enfers, l’opéra d’Offenbach. La générale publique a eu lieu hier au théâtre de Fontenay-le-Fleury, je sors de la première et demain signe la fin de la trilogie – et des répétitions jusqu’à minuit et plus si affinités. J’essaierai de vous mettre une photo de ce spectacle ZzzZZ’ailé (et zélé). En attendant, je retourne me moucher –du nez cette fois-ci, même Jupiter métamorphosé en mouche est sujet aux rhumes- reposer mes pattes et retrouver Morphée qui m’appelle… Ce que le Dieu veut, la feeemme le veut.
Adieu, Jupiter… for… ever.
[Private joke qui ne fait rire que moi puisque rare seront les personnes ayant assisté au spectacle à venir voler par ici. Alors pour explication : les deux dernières phrases sont d’Euridyce, peu avant que nous rentrions en scène.]
01:18 Publié dans Souris d'Opéra | Lien permanent | Commentaires (10)