05 novembre 2007
Dis-moi quelle est ton unité...
Si tu comptes en mot, c'est que tu apprends ton vocabulaire latin.
Si tu comptes en lignes, c'est que tu fais de la version.
Si tu comptes en pages, c'est que tu passes ton temps à le retrouver - madeleine à l'appui ?
Si tu comptes en chapitres, c'est que tu élucides Aristote.
Si tu comptes en polys, c'est que tu désespères de finir les relations internationales.
Si tu comptes en épisodes, c'est que tu t'es plantée devant Sex and the City.
Si tu comptes en macarons, c'est que tu as ton compte et qu'il est bon.
13:51 Publié dans Souris de laboratoire | Lien permanent | Commentaires (11)
31 octobre 2007
Warhol gaffiotesque
[Sans même dézinguer la vitre du scan en posant le pachiderme latin dessus.]
Parce qu'il est l'étendard de ralliement des latinistes qui connaissent "cum", mais ne se rappelent jamais si "alors que", c'est + ind. ou subj. ; qui plongent dans l'infini des quisque, aliquis, quicumque, quiscumque, quocumque, quomodo que quiconque ne peut décemment retenir plus du temps nécessaire à l'interrogation.
Parce que la gaffiotomisation, chez certains, c'est culte.
Parce que Félix, tout de même, c'est un drôle d'oiseau.
15:00 Publié dans Patte de souris, Souris de laboratoire | Lien permanent | Commentaires (13)
29 octobre 2007
Soyons snobs et polyglottes !
Cet article sera placé sous le signe de l’ « Unheimlichkeit ».
- Mais comment ? Retirez-moi ces guillemets !
Cet article sera donc placé sous le signe de l’Unheimlichkeit.
- Mais enfin, nous savons lire, ce terme est parfaitement compréhensible.
Cet article *respire un grand coup* sera donc peut-être placé sous le signe d’une inquiétante étrangeté.
- Traduction ?! employez donc le …
Ta gueule. Terme allemand. Justement, tout le monde n’est pas obligé d’en avoir fait, ni d’avoir lu Freud. « On dirait que vous employez des termes étrangers pour faire chic. » nous sermonne la tortue (professeur de philosophie), peut-être deux minutes après avoir exposé une petite théorie sur la praxis. « Quand on emploie un terme grec, par exemple, il faut en préciser le sens et expliquer ce que le mot d’origine apporte de plus. » L’hôpital qui se moque de la charité. Ou peut-être devrais-je dire charity ?
Il semble en effet que, pour être dans le hic et nunc (in ? mais c’est terriblement out, mes agneaux !), il faille employer à tout crin quelque expression étrangère. Comme si de rien n’était, si vous avez la classe du polyglotte ; en soulignant le mot, même et surtout si c’est à l’oral (en âjoutant des âccents circonflêxes pârtout), si vous avez la gouaillerie du snob. Certes le terme dans sa langue d’origine est parfois plus ad hoc. Il y a cependant un kairos du bon mot. Le louper, c’est montrer que vous manquez cruellement d’une constructive imagination : voilà la porte ouverte à la fétichisation du substantif et la fermentation débridée de la substance ! Vous auriez bien besoin d’un esprit de fairness, pour juger en tout probité de ce qu’apporte le terme étranger. Traduire, un processus de falsification. Laissez-moi rire. Surtout lorsqu’il s’agit d’un mot transparent. Mais vous avez raison, transparent, on risque de ne pas le remarquer : astiquez-le un peu, qu’il brille d’une aura strange.
Moralité : Tout ceci n’est que jeu de Legos, pardon de logos. Saupoudrons joyeusement notre logos de termes tombés de tous les dictionnaires bilingues que nous pourrons trouver – c’est le crème de le crème, isn’t it ?
10:30 Publié dans D'autres chats à fouetter | Lien permanent | Commentaires (4)
27 octobre 2007
(En)boîte(ment) de nuit et de rangement
Ou des effets bénéfiques d’aller en boîte le lendemain d’une nuit écourtée à son commencement pour cause de dissertation philosophique – je ne vous rappellerai pas la jouissance du point final à deux heures du matin, quand à cette magnifique question qu’est « Qu’est-ce que bien juger ? », vous pouvez déclarer l’affaire classée. Vu le caractère tardif des délibérations – je plaide coupable-, il n’est pas garanti que le procès verbal soit exempt d’erreurs judiciaires. Qu’importe : un point final, adjugé vendu, petit coup de marteau – nul besoin alors de massue pour vous endormir.
Le lendemain matin fut particulièrement éprouvant ; l’éternité, c’est long, surtout sur la fin de la matinée. Réduites à parler des lectures guimauve-romantiques de nos dix ans. Pour s’apercevoir avec ma voisine que nous avions lu les mêmes. On ne se rend pas compte de l’ampleur du monopole dans ce domaine. Un conformisme de clichés souriants – ce serait un album familial, passe encore, mais cela relève plus de l’album d’autocollants Panini à collectionner. Voilà, voilà. Donc si un rire niais vous échappe quand votre plume vous démange, mesdemoiselles, il y a un créneau à prendre.
Tout ça pour dire que nous étions épuisées et qu’un passage en boîte –nous passerons les délibérations sous ellipse- a fait du bien. Un prépateux, c’est comme un téléphone, il faut le vider entièrement pour que la batterie soit convenablement rechargée. [Vous mettrez la comparaison sur le compte du manque de sommeil, je suis en cours de chargement.] Et au retour : le délice du pain au chocolat encore tiède et fondant, qui n’a pas eu le temps de sécher et vous laisse les mains toutes graisseuses, la boulangerie tout juste ouverte, l’apprenti en train de fournir les présentoirs.
J’en viens à ce que fait la raison du titre : le lien entre boîte de nuit et de rangement. Ce dernier est l’activité me tenant éveillée sans grand effort mental la plus utile que j’ai trouvée. Il faut en effet quelque chose de vraiment simple ; j’ai tout de même mis dix bonnes secondes à me demander si Montaigne, c’était avant Montesquieu (dans l’ordre alphabétique et donc sur mon étagère). L’automatisme dans la bonne humeur, voilà ce qu’il faut. Mika, donc, comme si je n’avais pas assez entendu de musique. Et le rangement de mes cours. Dissocier les cours empilés alternativement dans le sens de la longueur et de la largeur, édifiant une pile digne d’une tour de Kapla – et aussi prompte à se casser la figure. Vider chaque volet du trieur. Les ajouter au corpus du bureau correspondant. Versions d’un côté, commentaires de textes de l’autre. Ouvrir les anneaux voraces de mon classeur de philo et lui donner en pâture l’analyse du premier livre de la Physique d’Aristote. Indigeste mais il dévore. Saisir une pochette plastique à droite, les feuilles à gauche et unir en un mariage heureux chaque texte latin à sa traduction. Bénir l’agrafeuse d’avoir mâché le travail. Mettre le dictionnaire de thème latin sur l’étagère du dessus, moins accessible. Redresser les classeurs et prendre celui qu’on vient de ranger quelques minutes auparavant pour y ajouter une feuille esseulée retrouvée dans la corbeille de papiers. Verbe – complément. Mika fait un bis puis un ter de tout son album.
Début des vacances : reeeelax, take it eeeeeaaaaaasy
Fin de vacances : no hope, no love, no glory, no happy ending ?
14:32 Publié dans La souris-verte orange | Lien permanent | Commentaires (15)