28 septembre 2007
Gare à l'oeuf !
Nous allons aujourd’hui procéder à la remotivation de la catachrèse [non, pas dans l’œuvre de Saint-John Perse] de ce fameux proverbe : « On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ».
[Ou pourquoi le pseudo de Melendili est génialement :"Je suis un oeuf brisé par la tyrannie du polycopié oppresseur"]
Tout a commencé par un cours d’histoire sur la révolution russe. Ou tout a commencé par l’humour très enclin à la métaphore de Mimi. Je ne sais. Il n’est pas question de rejouer ici la question de l’œuf ou de la poule mais de montrer à quel point l’œuf est fécond. Explication de l’idéologie communiste, donc, et des rapports qu’entretiennent les moyens avec la faim fin : on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Ce qui au bout de quelques phrases n’a pas manqué de devenir brouillé. Quelques trésors que nous a pondu notre poule aux œufs d’or :
« L’omelette libérale ne se soucie pas de l’œuf chômeur, de l’œuf tiers-monde. »
« Aujourd’hui, il y une compassion envers tous les œufs plus ou moins fêlés de notre société. On se replace du point de vue de l’individu : gare à l’œuf ! »
La métaphore est tentante, il ne faut pas nous tendre des mouillettes perches comme cela. A notre aristocrate qui n’a pas tout gobé et conteste de façon imagée (mais sans recours à la violence carnavalesque des œufs et de la farine) : « La métaphore est culinaire, mais la pensée est bonne. »
« Le communisme, c’a été beaucoup d’œufs cassés sur le sol de la cuisine, et l’omelette, on ne l’a pas vraiment vue. » C’est malin, maintenant, il va falloir marcher sur des œufs pendant nos dissertations sur le communisme. A moins de récupérer une coquille et de se faire un casque de Calimero.
La conclusion, sur le ton de ceci-est-une-vérité-profonde : « Si tu écoutes les œufs, tu ne feras jamais d’omelette. » Ce n’est pourtant pas compliqué crâne d’œuf.
Comment cela, on voit que j’ai passé l’après-midi à travailler et que je suis au à plat ? Vous tuez mon enthousiasme renaissant dans l’œuf.
21:00 Publié dans Souris de laboratoire | Lien permanent | Commentaires (9)
27 septembre 2007
Quand "ça va ?" est une question rhétorique
J’ai un accent aigu sous l’œil gauche, un grave sous le droit et un circonflexe inversé au-dessus. J’ai du avaler par mégarde une râpe trop grande pour être digérée et trop petite pour demeurer en place sans m’écorcher la gorge. Mes yeux paraissent irrésistiblement vouloir précéder ma tête, mais je n’ai aucun sujet d’admiration ou de désir toonesque. Mon nez dégouline autant que le mois d’août a été pluvieux. Encore heureux que vous n’ayez pas le son : la toux viendrait rythmer mes plaintes.
Je n’ose ouvrir mon agenda de peur de me faire mordre par quelque impératif hypothétique à forte tendance catégorique, l’enragé DS de philo de 6h de samedi, par exemple.
J’ai rangé un 4/10 dans l’onglet rouge « anglais » de mon trieur sans broncher. Ni en être particulièrement émue. Y’a du progrès. Car il n’y a manifestement pas que ma prof de latin de terminale que j’ai traumatisée puisque Mr. Of The Bridge a annoté comme suit : « Pas de panique ! Il faut le temps de s’y remettre… ». D’une manière générale, nous somme passés de l’angoisse au désespoir. La conscience s’est mise en veilleuse, la culpabilité a reçu congé et la résignation a pris ses quartiers après le départ de ces derniers occupants.
Mais je m’en fous comme de l’an 40 – et même plus, à vrai dire ( puisque le prof de latin a émit le souhait de nous faire apprendre notre histoire romaine et que j’ai souvenance d’un événement de guerre des Gaules aux alentours, en 48.)
Je suis dans les petits papiers de la prof de français.
J'ai du boulot et le moral - attention asyndète !
Et les cartes de cantine sont oranges.
La vie est belle.
16:20 Publié dans Souris de laboratoire | Lien permanent | Commentaires (9)
20 septembre 2007
20 sept. 07 Télégrammes du front
Télégramme : version rédigée du SMS qui vous fait revoir ce qu’est une asyndète.
Musée dimanche –STOP- dîner à Paris avec Eleganza mardi – STOP- Mercredi : retrouvé le temps perdu plaisir de finir une dissertation à minuit – STOP-Apprendre son latin – STOP- Bâcler une ccl merdique à la hauteur du devoir après la cantine –STOP- S’estimer heureux de ne pas avoir fait une nuit blanche.
Philo : si pas de tendinite, miracle –STOP- Lever le coude pour secouer sa main douloureuse : vous avez manqué trois phrases.
Je confirme, le K participe activement à la déforestation –STOP- Je prends les paris : quand la photocopieuse explosera-t-elle ? combien de recharges d’agrafes dans le budget des fournitures ?
Propose le surnom de Baccante pour notre professeur de français –STOP- besoin de l’accord des susnommés : Elendili – Le vates lyricus – Inci.
Mr. of The Bridge fidèle à lui-même –STOP- just wanna jump off it.
Pas d’omelette sans casser des oeufs –STOP- la métaphore est culinaire, la pensée est bonne –STOP- vous expliquerai –STOP- humour khâgneux.
Fous rires nerveux et larmoyants, alors que pas encore novembre –STOP-
STOP aux cernes et à l’organisation digne d’une putain sans pratique (expression familiale à l’origine non identifiée) [Ca ne vous rappellerais pas la pub pour le déodorant Narta ?]
21:30 Publié dans Souris de laboratoire | Lien permanent | Commentaires (6)
09 septembre 2007
Des finitions à peaufiner
Le masochisme est une seconde nature qui vous rattrape au galop – et vous piétine de ses sabots en hennissant de plaisir. J’ai fait six heures de philosophie aujourd’hui et me suis éclatée, au moins pendant les trois premières (rédiger la fin d’un commentaire le remue-méninge calmé n’est plus aussi exaltant). Comme nous sommes encore au début de l’année, j’ai pris soin de rechercher les textes référencés en notes, comme demandé. Et pour faire option philo, il faut être soit philosophe, soit fort en devinettes : parce que si Métaph. me semblait assez évident, qu’Eth. Nic. ne demandait qu’une vérification orthographique, Top. l’était nettement moins et je n’ai toujours pas trouvé le sens de An. Post. (anthologie ou annales posthumes ?). Parmi ces abréviations de connaisseurs, j’ai trouvé un extrait Top. des Topiques d’Aristote, texte qui devrait (conditionnel de souhait/regret et non hypothétique, ne rêvons pas) intéresser le rédacteurs du Larousse :
« § 12. Il y a trois lieux pour prouver qu'on n'a pas défini par les choses antérieures.
[…]
§ 14. Un autre lieu, c'est quand on se sert dans la définition du défini lui-même. On ne s'en aperçoit pas, du reste, quand ou ne se sert pas du nom même du défini. C'est, par exemple, si l'on a défini le soleil, un astre qui paraît dans le jour; car si on se sert du jour, c'est se servir aussi du soleil. Il faut, pour découvrir cette erreur, substituer la définition au nom même; et ici, par exemple, dire que le jour est le mouvement du soleil au dessus de la terre. Alors il est évident que, quand on a dit le mouvement du soleil au-dessus de la terre, on a nommé le soleil; de sorte qu'en se servant du jour, on s'est servi aussi du soleil. »
En allant un peu plus tard vérifier la définition d’un de ces mots dont on connaît grossièrement le sens mais qu’on n’est jamais fichu de définir clairement (d’accord ce « on » a une très forte valeur personnelle) dans le dictionnaire, « inductif » m’a été défini par son substantif « qui relève de l’induction ». Thanks, but I could have worked it out myself.
18:20 Publié dans Souris de laboratoire | Lien permanent | Commentaires (7)