Aparté #2
28 janvier 2015
La jeune fille que je suis sur le point de croiser tient ouvert des deux mains un livre vert, trop grand pour être un livre de poche. Quand j'arrive à sa hauteur, deux syllabes prononcées à voix haute me parviennent, sans que je puisse leur donner une quelconque signification. Je vois, je revois, déjà (dépassée), son regard, absent et comme retourné en lui-même, qui semble chercher à lire une connaissance inscrite à l'instant même dans la mémoire, du trait tremblotant de qui marche.
Un livre trop grand pour être un poche, deux syllabes sans signification : il suffit d'un regard pour donner sens à ces bribes de geste et savoir que cette jeune fille révise en marchant. Comme cette incantation scolaire me paraît étrange, maintenant que je ne la pratique plus !
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